Un Palestinien porte un sac de farine provenant d'un camion d'aide près d'un point de contrôle israélien, dans la ville de Gaza. / Photo: Reuters (Reuters)

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que lors de frappes nocturnes à Khan Younès, dans la ville de Gaza, et dans d'autres secteurs, au moins 140 personnes ont perdu la vie.

Raids en Cisjordanie

Un Palestinien a été abattu par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, portant le bilan à 374 depuis le 7 octobre, a annoncé le ministère de la Santé.

Un homme de 21 ans a été tué par des tirs israéliens dans la ville de Yamoun, près de Jenin, a rapporté l'agence de presse palestinienne Wafa.

Selon des témoins oculaires, les forces israéliennes ont perquisitionné la ville et ont fait irruption dans plusieurs maisons, déclenchant des affrontements.

Les forces israéliennes ont perquisitionné plusieurs villes, villages et camps en Cisjordanie occupée, notamment Jenin et son camp de réfugiés. Elles ont aussi arrêté Jamal Qandeel, un secouriste palestinien à Jenin qui travaille pour la Société médicale palestinienne d'aide, une organisation caritative médicale.

L’Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme a indiqué avoir documenté que l’armée d’occupation continuait de tuer, de déplacer de force et d’affamer des civils au même rythme, même après la décision de la Cour internationale de Justice, qui oblige Israël à prendre des mesures pour empêcher la commission du crime de génocide contre les Palestiniens dans la bande de Gaza.

L’instance a indiqué avoir documenté la mort de 373 Palestiniens par l’armée israélienne, dont 345 civils, en plus de 643 blessés, depuis que la décision du tribunal a été rendue vendredi. Il a ajouté qu’Israël continue d’ignorer la décision de la Cour et de violer ses obligations internationales, y compris les règles et principes du droit international.

L'agence officielle palestinienne WAFA a rapporté que l'armée israélienne a de nouveau tué un journaliste dans la bande de Gaza. Des avions de guerre israéliens ont pris pour cible la maison du journaliste Isam al-Lulu dans la zone d'Ez-Zawayide, tuant le journaliste Al-Lulu, sa femme, son fils, sa belle-fille et son petit-fils. Depuis le 7 octobre 2023, 121 journalistes ont perdu la vie dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne poursuit ses attaques depuis des mois.

Réunion à Paris sur Gaza

Des responsables américains, égyptiens, qataris et israéliens ont tenu une réunion ce week-end à Paris pour discuter d'un cessez-le-feu à Gaza, alors que des milliers d'Israéliens, dont des ministres, ont appelé à la réinstallation de colonies dans la bande.

Le bureau du Premier ministre israélien, qui a qualifié cette réunion de "constructive", a relevé qu'il restait "toujours des différends" entre les parties. .

Les chefs du Mossad (services de renseignement extérieurs israéliens) et Shin Bet (services de renseignement intérieurs) étaient présents, selon le communiqué. Les protagonistes "continueront à discuter cette semaine dans d'autres réunions", a ajouté le texte, sans préciser le jour exact ni le lieu. Le directeur de la CIA William Burns, le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani et une haute personnalité égyptienne étaient également présents.

L'objectif de cette réunion, qui a commencé samedi, était de progresser vers un accord comprenant une trêve dans les combats et la libération des otages israéliens, selon des sources proches des participants.

Des milliers d'Israéliens réclament des colonies à Gaza

Quelques milliers d'Israéliens favorables à la réinstallation de colonies dans la bande de Gaza, parmi lesquels des ministres, se sont réunis dimanche soir à Jérusalem Ouest, exhortant le Premier ministre à faire aboutir le projet.

Des membres du Likoud, parti de Benjamin Netanyahu, et d'autres ministres, d'extrême-droite, ont participé au rassemblement, alors que les combats redoublaient de violence entre l'armée israélienne et le mouvement de résistance palestinien Hamas à Gaza.

"Le temps est venu de revenir à Gush Katif et d'encourager l'émigration volontaire", a déclaré le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, évoquant un groupe de colonies israéliennes jadis installées à Gaza.

"Nous devons rentrer chez nous, contrôler le territoire et (...) encourager" le départ "volontaire" des Gazaouis, a-t-il ajouté.

Des intervenants ont réclamé l'expulsion des Palestiniens de Gaza, arguant que la réimplantation de colonies était la seule issue pour assurer la sécurité d'Israël.

Le Japon suspend son financement à l’UNRWA

Après plusieurs pays dont les Etats-Unis et l’Allemagne, le Japon a annoncé qu'il suspendait à son tour le financement de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), en raison des accusations israéliennes selon lesquelles certains de ses employés auraient été impliqués dans l'attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre.

Tokyo s'est déclaré dimanche soir "extrêmement préoccupé par l'implication présumée de membres du personnel de l'Unrwa dans l'attaque terroriste contre Israël le 7 octobre de l'année dernière".

"En retour, le Japon a décidé de suspendre tout financement supplémentaire à l'Unrwa pour le moment, pendant que l'Unrwa mène une enquête sur la question et envisage des mesures pour répondre aux accusations", indique un communiqué du ministère japonais des Affaires étrangères.

Le Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a appelé “les donateurs à ne pas suspendre leurs financements à l'UNRWA en ce moment critique. Une telle mesure ne ferait que nuire à la population de Gaza qui a désespérément besoin d'aide" a tweeté Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Israël pilonne la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Malgré un arrêt provisoire rendu vendredi par la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël d'empêcher tout acte de génocide à Gaza, le pays a poursuivi son assaut contre l'enclave côtière, où au moins 26 422 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et 65 087 autres ont été blessés depuis le 7 octobre, d'après les autorités sanitaires palestiniennes.

L'offensive israélienne a provoqué le déplacement de 85 % de la population de Gaza, qui souffre de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

TRT Français et agences