France/SNCF: accord validé par les syndicats, préavis de grève levé pour le Nouvel An (Others)

"Si les perturbations resteront inchangées pour ce week-end, cet accord permet la levée des préavis de grève dans l'objectif d'un retour à la normale dans les tous prochains jours et en particulier pour le week-end du 1er de l'An", souligne la SNCF dans un message transmis à la presse.

La Première ministre Elisabeth Borne a salué sur Twitter "l'esprit de responsabilité" et le ministre délégué, chargé des Transports, Clément Beaune, s'est réjoui que "le dialogue social entre la direction de la SNCF et les syndicats ait porté ses fruits".

Des centaines de chefs de bord constitués en collectif via les réseaux sociaux avaient décidé de faire grève à partir de ce vendredi et jusqu'à dimanche pour réclamer des avancées salariales et un meilleur déroulement de carrière, sans exclure une prolongation du mouvement lors du week-end du 31 décembre-1er janvier.

Les quatre syndicats représentatifs du groupe (CGT Cheminots, Unsa Ferroviaire, Sud-Rail et CFDT Cheminots) n'ont pas appelé à la grève, mais Sud-Rail et la CGT Cheminots avaient maintenu leur préavis de grève afin de permettre aux cheminots qui le souhaitent d'arrêter le travail.

Face à un mouvement perturbant les déplacements des Français à l'occasion des fêtes de fin d'année, le gouvernement a dénoncé jeudi un mouvement "injustifiable".

"Reconnaissance"

Le projet d'accord formalisé jeudi soir à l'issue de plusieurs heures de discussions avec les syndicats et validé vendredi avant l'échéance, qui était fixée à midi, prévoit notamment 200 emplois supplémentaires en 2023, un statut unique pour les chefs de bord, une "garantie de la progression" des salaires, ainsi qu'un relèvement de la prime spécifique des chefs de bord de 600 à 720 euros bruts annuels.

Autant de "mesures fortes pour une vraie reconnaissance du métier de chef de bord et de ses spécificités", selon les termes de la SNCF.

"Pour les contrôleurs, après dix ans d'immobilisme, il y a des choses concrètes", avait salué auprès de Reuters le secrétaire général de l'Unsa Ferroviaire, Didier Mathis.

Dans un communiqué commun, Sud-Rail, la CFDT-Cheminots et le collectif de contrôleurs (le CNA) ont dit noter des "avancées significatives" et qu'en conséquence, le CNA appelait à suspendre le préavis de grève du week-end du nouvel an.

Malgré la validation de l'accord par les organisations syndicales, les prévisions de trafic (deux TGV sur trois circulant ce vendredi et trois sur cinq samedi et dimanche) ne devraient pas être modifiées autrement qu'à la marge pour ce week-end de Noël.

"Je suis en colère parce que, je peux comprendre les grévistes, mais à un moment donné, Noël, après deux ans de COVID et de crises par monts et par vaux, on peut enfin profiter et donc je suis en colère que ça tombe maintenant", a déclaré à Reuters Adeline Fort, 37 ans, rencontrée à la gare routière de Bercy avec ses deux enfants.

Elle a ajouté être en colère "aussi contre les dirigeants parce que si aujourd’hui ils arrivent à trouver un accord visiblement, ça veut dire que la semaine dernière ils aurait pu en trouver un."

Les bus pris d’assaut

La mère de famille et ses deux enfants qui avaient passé quelques jours à Lille pour les vacances, se sont rabattus sur le bus pour rentrer chez eux en Lozère à temps pour Noël, un voyage de plus de onze heures au total.

Jean-Baptiste Olliver, 34 ans, a posé pour sa part une journée de congé pour pouvoir rentrer chez lui à Bordeaux. Il s'estime néanmoins chanceux d'avoir trouvé une place de bus, quand certains de ses collègues, qui n'ont pas pu trouver de solution, resteront bloqués sur Paris pendant les fêtes.

Dans la capitale, les gares n'étaient pas prises d'assaut en cette journée de grands départs. Les voyageurs présents étaient tous pour la plupart munis de billets, selon des journalistes de Reuters présents sur place.

Certains des 200.000 usagers dont les trains ont été annulés se sont tournés vers le bus ou le covoiturage.

Selon le porte-parole de Blablacar, Nicolas Michaux, le nombre de réservations pour des trajets en bus a doublé ce week-end par rapport au week-end dernier, début des vacances scolaires. Les bus affichent complets et il est difficile pour l'entreprise de répondre à toute la demande, malgré les rotations supplémentaires ajoutées sur les grands axes entre la capitale, Lyon, Rennes, Strasbourg ou encore Nantes.

Reuters