La mosquée de Pessac fixée sur son sort sous dix jours (Capture d'écran/Google Street View)

La mosquée de Pessac, située à Bordeaux dans le sud-ouest de la France, était opposée au ministre de l’Intérieur, mercredi matin, devant le Conseil d’Etat qui rendra son verdict d’ici la fin de la semaine prochaine.

Plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées pour soutenir, aux abords de la plus haute juridiction administrative française, la mosquée, attaquée par les autorités qui réclament sa fermeture.

Après plus de deux heures d’audience, Maître Sefen Guez Guez, explique, dans une déclaration à l’Agence Anadolu, que « le Conseil d’Etat, à la suite de cette audience a décidé de prolonger la durée de l’instruction à la semaine prochaine ».

« Nous aurons certainement la décision d’ici la fin de la semaine prochaine, concrètement à l’approche du second tour de l’élection présidentielle », précise-t-il.

Il considère que « le ministère de l'Intérieur est clair et qu’il s’agit de tout faire pour empêcher les musulmans de Pessac de se réunir durant ce mois de Ramadan alors que rien, dans ce dossier, ne relie la mosquée de Pessac au terrorisme ».

L’avocat rappelle qu’il a déjà « obtenu gain de cause dans ce dossier devant le tribunal administratif de Bordeaux » et « espère qu’il en sera de même à Paris ».

Plusieurs soutiens qui se sont exprimés durant le rassemblement organisé à l’extérieur du Conseil d’Etat, ont notamment pointé la loi contre le présumé séparatisme, qui permet justement de fermer des lieux de culte et de dissoudre des associations.

À ce propos, Maître Guez Guez souligne que « le ministère de l’Intérieur n’a aucun élément à reprocher à la mosquée de Pessac » et considère « qu’à la fois la mobilisation, et le résultat qui sera obtenu, feront jurisprudence et donneront une indication très claire ».

Il appelle enfin les autres structures qui pourraient faire l’objet de fermetures administratives dans le futur, à « user de toutes les voies de recours et se mobiliser pour obtenir gain de cause ».

Dans une déclaration à l’Agence Anadolu, Abdourahman Ridouane, le dirigeant de la mosquée de Pessac, a tenu à remercier les nombreux soutien venus l’épauler et pointe lui aussi les conséquences de la loi contre le séparatisme dont il s’estime victime et qu’il qualifie de « véritable menace pour les droits et les libertés ».

Pour rappel, l’audience de mercredi matin intervenait dans le cadre d’un appel formulé par la place Beauvau pour contester la suspension de l’arrêté de fermeture du lieu de culte par décision du tribunal administratif de Bordeaux.

La justice a, en effet, considéré que cet arrêté, pris pour une durée de six mois, par la préfecture de Gironde était constitutif d’une « atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte ».

Agences