Explosion du barrage de Kakhovka: Erdogan propose à Poutine et Zelensky une commission d’enquête / Photo: AA (AA)

Le président Recep Tayyip Erdogan a eu sans ce sens une conversation téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine, selon un communiqué publié par la Direction de la communication de la présidence turque.

Erdogan a indiqué à Zelensky qu'une commission pourrait être créée avec la participation d'experts des parties belligérantes, des Nations unies et de la communauté internationale, y compris la Turquie, pour mener une enquête détaillée sur l'explosion du barrage de Kakhovka.

Après avoir exprimé la disposition de la Turquie à faire de son mieux dans ce dossier, le président Erdoğan a plaidé pour l’adoption d’une méthode de négociation, à l’instar de celle qui a permis d’aboutir à l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes.

La Turquie est déterminée à assurer la paix entre Moscou et Kiev, a affirmé Erdogan à son homologue russe. Rappelant que son pays est résolu à continuer à déployer les efforts nécessaires pour établir “une paix juste”, le président turc a expliqué que l'enquête sur l'explosion du barrage de Kakhovka devrait être menée de manière à ne laisser aucune place au doute.

Des explosions d'origine encore indéterminée ont détruit mardi le barrage de Nova Kakhovka, dans le sud de l'Ukraine, qui alimentait notamment en eau la Crimée, provoquant des inondations le long des rives du Dniepr.

La Russie et l'Ukraine se sont mutuellement accusées d'avoir fait exploser le barrage qui date de l'ère soviétique et qui est contrôlé par les forces russes, Moscou affirmant qu'il a été bombardé tandis que Kiev soutenant qu'il a été dynamité pour tenter d'entraver la contre-offensive à venir de son armée.

Le barrage mesure 30 mètres de haut sur 3,2 km de large et a été construit en 1956 sur le Dniepr. Il approvisionne en eau notamment la péninsule ukrainienne de Crimée, annexée en 2014 par la Russie, grâce à un canal qui risque à terme de s'assécher, selon le gouverneur de la Crimée, Sergueï Aksionov. Les réservoirs de la péninsule sont pleins, ont cependant assuré les autorités locales.

Selon Volodymyr Zelensky, qui craint "des dégâts environnementaux massifs", "des milliers et des milliers d'animaux sont piégés dans les inondations". Plus de 150 tonnes d'huile de moteur ont été répandues dans le fleuve et des milliers d'hectares de terres arables vont être inondées, a mis en garde Kiev.

TRT Français et agences