La crise humanitaire dans la bande de Gaza atteint des niveaux catastrophiques et s’intensifie chaque jour. Les autorités de l'ONU ont décrit l'enclave comme “un lieu de mort et de désespoir” au cours des trois derniers mois de la guerre.
Au moins 25 105 Palestiniens ont été tués, pour la plupart des femmes et des enfants, et plus de 62 681 blessés, selon le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. Plus de 1,9 million de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer, certaines à plusieurs reprises.
Selon l’ONU, 85% de la population de Gaza est déjà déplacée à l’intérieur du pays, en raison de graves pénuries de nourriture, d’eau potable et de médicaments, tandis que 60% des infrastructures de l’enclave sont endommagées ou détruites.
Tommaso Della Longa, porte-parole de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a fait savoir que la situation empirait.
"Ce que nous voyons est ce que nous avions prédit, non pas parce que nous sommes des magiciens, mais parce que nous le savons par expérience", a-t-il déclaré à Anadolu, ajoutant que des centaines de milliers de Palestiniens se trouvent dans des abris sans accès à l'eau courante, ni à une nourriture adéquate ou à des installations sanitaires.
L'ensemble de la population de Gaza est confrontée à des niveaux d'insécurité alimentaire critique, voire pire, selon le Programme alimentaire mondial (PAM), qui a mis en garde contre une famine imminente.
Plus d’un demi-million de personnes à Gaza meurent de faim, neuf Palestiniens sur dix mangeant moins d’un repas par jour et ayant du mal à trouver de l’eau potable. "C'est au-delà du catastrophique", a réitéré Della Longa.
"Nous savions depuis le début que le manque de nourriture, d’eau potable et d’abris allait conduire à ce qui se passe actuellement, c’est-à-dire la propagation des maladies respiratoires et de la diarrhée", a-t-il expliqué.
En raison des attaques israéliennes, les infrastructures et les services de base s’effondrent quotidiennement. Au 30 décembre, environ 65 000 logements dans la bande de Gaza avaient été détruits ou rendus inhabitables et 290 000 logements supplémentaires avaient subi des dégâts, comme l'a rapporté le bureau des médias du gouvernement à Gaza.
Les attaques israéliennes ont également anéanti le système de santé de Gaza. D’après les évaluations les plus récentes de l’OMS, Gaza compte actuellement 13 hôpitaux fonctionnant à capacité partielle, deux avec une fonctionnalité minimale et 21 totalement non fonctionnels.
“Nous aurons besoin d'un effort énorme de la part de la communauté internationale pour faire preuve de solidarité et de soutien envers les Palestiniens de la bande de Gaza”, a rappelé le porte-parole de la FICR.
Un calendrier de reconstruction est “très difficile”, car même si le conflit prend fin, “il faudra des années pour revenir à une vie normale”, selon lui.
"Avant le début de ce conflit, la vie "normale" n’était pas du tout normale. La population de Gaza souffre. Parfois, la communauté internationale oublie que les habitants de Gaza souffraient déjà avant cela", a-t-il affirmé.
Les attaques israéliennes contre les ambulances sont "inacceptables"
Des avions de combat israéliens ont frappé une ambulance à Deir al-Balah la semaine dernière, tuant quatre membres de la Société palestinienne du Croissant-Rouge et deux patients.
La FICR a condamné l’attaque et déclaré que les décès étaient "choquants et totalement inacceptables".
"Il est inacceptable qu'une ambulance se retrouve dans une ligne de tir", a déclaré Della Longa, ajoutant que "l'ambulance portait clairement l'emblème de la Croix-Rouge, le Croissant-Rouge, qui, en vertu du droit international humanitaire de la Convention de Genève, doit être respecté et protégé par toutes les parties au conflit".
Le porte-parole de la FICR a enfin condamné ce type d'actes et appelé toutes les parties à respecter et à protéger les employés et, bien sûr, les civils et les établissements de soins.