Crise des sous-marins : Macron et Albanese veulent rebâtir la “confiance” (AA)

Le président français Emmanuel Macron et le nouveau Premier ministre australien travailliste Anthony Albanese se rencontrent vendredi à Paris pour réparer des relations bilatérales gravement abîmées par l'annulation par Canberra d'un gigantesque contrat d'achat de 12 sous-marins français.

Albanese a assuré au début d'une rencontre au palais présidentiel de l'Elysée que sa présence marquait "un nouveau départ dans les relations" bilatérales, soulignant que "la confiance, le respect et l'honnêteté comptent". M. Macron a exprimé quant à lui une volonté commune "de rebâtir une relation de confiance entre nos deux pays, une relation fondée sur le respect mutuel".

Les temps forts d’une crise internationale

Les relations entre les deux pays étaient au plus bas depuis l'annulation à l'automne par Canberra d'un gigantesque contrat de 56 milliards d'euros, portant sur douze sous-marins, au profit de bâtiments à propulsion nucléaire dans le cadre du partenariat l'accord dit AUKUS avec les Etats-Unis.

En septembre 2021, le Premier ministre australien Scott Morrison avait soudainement mis fin au contrat français en préparation depuis une dizaine d'années, suscitant l'ire de Paris. Macron l’avait alors accusé de tromperie et Paris avait alors dénoncé "un coup dans le dos".

Le 17 septembre, la France a rappelé ses ambassadeurs à Canberra et Washington, un geste sans précédent. Le lendemain, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian avait alors évoqué "une rupture majeure de confiance" et une "crise grave". Le 20 septembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, juge "inacceptable" la manière dont la France a été traitée.

Les présidents Macron et Joe Biden sont par la suite convenus au téléphone, le 22 septembre, que "des consultations ouvertes entre alliés" auraient "permis d'éviter" cette crise diplomatique.

Macron et le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese veulent "rebâtir une relation" de "confiance", indique l'Elysée le 26 mai 2022, au lendemain de la défaite de Scott Morrison aux législatives.

Le 11 juin, l'Australie dévoile un accord de compensation de 555 millions d'euros avec Naval Group, qui confirme un "accord équitable".

Au total, l'échec du contrat des sous-marins français aura coûté 2,4 milliards de dollars aux contribuables australiens, précise Anthony Albanese.

La France, par la voix du ministre des Armées Sébastien Lecornu, estime que cet accord permet "d'ouvrir une nouvelle page" dans la relation avec Canberra.

AFP