Viel homme vacciné en Chine (Others)

Londres a convoqué l'ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, Zheng Zeguang, après l'interpellation dimanche d'un journaliste de la BBC couvrant les manifestations à Shanghai, a annoncé le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly.

A Pékin, la Commission nationale de la santé, qui fait office de ministère, s'est engagée à "accélérer la hausse du taux de vaccination des personnes âgées de plus de 80 ans et à continuer d'augmenter le taux de vaccination des personnes âgées de 60 à 79 ans".

Seuls 65,8% des habitants de plus de 80 ans sont pleinement vaccinés, ont indiqué des responsables de cette Commission lors d'une conférence de presse, alors que Pékin n'a toujours pas approuvé les vaccins à ARN, réputés plus efficaces.

Le taux insuffisant de vaccination en Chine, particulièrement chez les plus âgés, est l'un des arguments mis en avant par le gouvernement pour justifier sa stricte politique sanitaire, avec confinements à répétition, quarantaines à l'arrivée de l'étranger et tests quasi-quotidien pour la population.

Y remédier pourrait offrir à la Chine une porte de sortie au "zéro Covid"

En vigueur depuis bientôt trois ans, cette politique a été la cible de manifestations ce week-end dans plusieurs villes, le mouvement de contestation le plus étendu depuis les mobilisations pro-démocratie réprimées en 1989.

En toile de fond également, de profondes frustrations vis-à-vis du système politique comme l'ont montré les slogans scandés par la foule, certains exigeant la démission du président Xi Jinping et le départ du Parti communiste au pouvoir.

L'élément déclencheur: un incendie mortel la semaine dernière à Urumqi, capitale de la région du Xinjiang (Nord-Ouest). Les restrictions sanitaires sont accusées d'avoir empêché le travail des secours, des arguments balayés lundi par le gouvernement.

"Trop strict"

Après un week-end agité, l'important déploiement policier dans les grandes villes du pays semblait avoir dissuadé mardi les manifestants à Pékin et Shanghai.

A Pékin, des journalistes de l'AFP ont vu quelques véhicules de police mais aucun manifestant au croisement près du village des Jeux asiatiques où une manifestation avait été prévue. Les températures glaciales de moins neuf degrés Celsius avaient sans doute contribué à décourager tout nouveau rassemblement.

Des participants aux manifestations du week-end dans la capitale chinoise avaient indiqué lundi avoir reçu des appels téléphoniques de policiers s'informant de leurs déplacements.

Mardi soir, les centaines de policiers déployés à Shanghai semblaient avaient été retirés des rues.

La frustration envers la politique de "zéro Covid" restait palpable. "La politique (zéro Covid), c'est vraiment trop strict", a confié à l'AFP un passant âgé de 17 ans, qui a souhaité conserver l'anonymat. "Elle tue plus de gens que le Covid".

Certains ont toutefois réussi à se réunir mardi soir, notamment à Hong Kong où des dizaines de personnes ont rendu hommage, à l'Université chinoise, aux victimes de l'incendie d'Urumqi.

Dans la ville voisine de Shenzhen, en Chine continentale, des témoins ont dit à l'AFP avoir observé une forte présence policière dans le centre après des rumeurs sur les réseaux sociaux d'appels à manifester, avec quelque 150 policiers et des dizaines de fourgons dans le quartier de Huaqiangbei.

Si Pékin maintient pour l'instant sa stricte politique anti-Covid, quelques gestes d'assouplissement sont apparus ces derniers jours.















AFP