Burkina Faso : une ONG de défense des droits de l'homme accuse l'armée burkinabè d'"exactions" (Others)

Le Collectif contre l'impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), une ONG locale de défense des droits de l'Homme a accusé vendredi, dans un communiqué, l'armée burkinabè d'avoir commis mercredi, une "exaction" en tuant une trentaine de civils burkinabè dans l'est du pays.

L'ONG précise dans le communiqué parvenu vendredi à Anadolu avoir été saisie, dans la soirée du 1er février 2023, par plusieurs parents de victimes faisant cas d’allégations d'exécutions sommaires de civils qui seraient attribuées à des corps des forces de défense et de sécurité burkinabè (FDS) dans les localités de Piega, Sakoani, et Kankangou dans l'Est du pays.

Le texte précise que les localités où les civils ont été tués étaient traversées par le cortège en partance pour la mine de Boungou détenue par une société canadienne sur la Route Nationale N°4 (RN4).

"Les victimes sont des personnes civiles non armées, habitant les localités traversées par le cortège et qui vaquaient tranquillement à leurs occupations", a noté le communiqué qui précise que "certains victimes étaient dans leurs domiciles, d’autres au bord de la route ou en circulation sur la même route RN4".

Quant au cortège, "il compterait plus d’une centaine de véhicules et était escorté par des dizaines de véhicules pick up 4x4 qui transportaient plusieurs éléments des forces de défense et de sécurité (FDS) en tenue", a expliqué dans le communiqué Daouda Diallo responsable de l'ONG.

"Le bilan s’élève à près de 30 personnes dont au moins 7 femmes qui auraient été tuées dans 3 localités différentes, mais le bilan ne cesse de s’alourdir au fur et à mesure que les informations nous parviennent du terrain", a fait savoir l'ONG ajoutant que ce n’est pas la première fois que "des tueries" sont commises dans cette région de l'Est.

L'ONG a exigé que "ces crimes contre l’humanité cessent", demandant "l'ouverture d’une enquête judiciaire indépendante et impartiale sur ces crimes". Les autorités burkinabè n'ont pas encore réagi à ces allégations.

La situation sécuritaire est marquée par des attaques terroristes depuis 2015 dans plusieurs régions du Burkina Faso.

En plus des multiples actions de réorganisation de l’armée et de la diversification des partenariats, les autorités burkinabè ont lancé, le 24 octobre dernier, le recrutement de 50 000 combattants volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l’armée) pour soutenir la reprise de contrôle du territoire national.



AA