Des prisonniers libérés débarquent à l'aéroport de Sanaa, au Yémen. / Photo: Reuters (Reuters)

L'avion a décollé de l'aéroport d'Abha, dans le sud du royaume, avant 9 heures, heure locale (06H00 GMT), avec 120 détenus Houthis à bord, a indiqué à l'AFP Jessica Moussan, chargée des relations avec les médias au CICR (Comité international de la Croix-Rouge).

Ce vol s'inscrit dans le cadre d'un vaste échange de prisonniers, ayant débuté vendredi, entre le gouvernement yéménite, appuyé par une coalition militaire dirigée par Ryad, et les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, sur fond de pourparlers visant à mettre fin au conflit qui ravage ce pays depuis plus de huit ans.

Vendredi, 318 prisonniers, dont l'ancien ministre de la Défense du Yémen et le frère de l'ancien président, avaient été transportés entre Aden, contrôlée par le gouvernement, et la capitale Sanaa.

En tout, près de 900 détenus devaient être libérés sur trois jours, selon le CICR, conformément à un accord conclu début mars en Suisse.

Cette opération est la plus importante depuis la libération de plus de 1000 prisonniers en octobre 2020.

Un deuxième vol devrait relier Abha à Sanaa samedi, tandis que 16 Saoudiens et trois Soudanais devraient être transférés dans la journée de Sanaa à Ryad, selon le gouvernement yéménite.

Trois vols sont également prévus entre les villes yéménites de Mokha (sud) et de Sanaa, transportant une centaine de prisonniers.

De hauts responsables de l’administration américaine ont salué vendredi les progrès accomplis dans la résolution du conflit au Yémen après des pourparlers "constructifs" en Arabie saoudite avec le prince héritier Mohammed Bin Salman.

La communauté internationale salue l’échange de prisonniers

Le Conseil de coopération du Golfe a salué l'échange des prisonniers. Son secrétaire général, Jassim Al-Budaiwi s’est félicité de l’accord qui permet “le deuxième plus grand processus d'échange de prisonniers au Yémen, et constitue un geste humanitaire important en ces jours bénis pour le retour de centaines de prisonniers et détenus dans leurs familles”.

Washington s’est pour sa part dite fière de soutenir ce processus dirigé par l'ONU, et s’est engagée à faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider à consolider la trêve, qui “contribue à créer les conditions d'une paix plus durable".

Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale a déclaré : “L'année écoulée au Yémen a été la plus calme depuis le début de la guerre, des milliers de vies yéménites ont été sauvées, et cela a permis d'énormes augmentations de l'aide humanitaire, des importations de carburant et des vols civils vers et de Sanaa”, se référant aux périodes de trêve de 6 mois.

De son côté, l'Union européenne a salué l’opération qui s’est déroulée, avec la médiation de l'envoyé de l'ONU Grundberg et l'aide du Comité international de la Croix-Rouge.

"La libération de principe de 887 détenus par les parties, selon l'accord conclu à Genève le mois dernier, est une étape essentielle dans la mise en œuvre de l'accord de Stockholm conclu en 2018", a déclaré l’UE dans un communiqué.

AFP