La rencontre entre le Premier ministre français, François Bayrou, et le collectif des victimes dénonçant des violences et agressions sexuelles au collège-lycée de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), a débuté ce samedi à la mairie de Pau, dont il occupe toujours le fauteuil, ont rapporté des médias français.
Le chef du gouvernement, accusé par la gauche d'avoir menti sur sa connaissance des faits en question dans cet établissement fréquenté par plusieurs de ses enfants, a déjà échangé au téléphone, mercredi, avec le porte-parole des victimes, Alain Esquerre, qui lui reprochait de "n'avoir pas eu un mot" pour les personnes concernées depuis le début de l'affaire en 1996, précise le quotidien régional “La Provence”.
"On a beaucoup de choses à lui dire", a déclaré ce dernier à la presse avant la rencontre à huis clos avec le Premier ministre à qui il avait demandé mercredi d'”allouer davantage de moyens au parquet de Pau pour cette affaire” et de faire "des violences sexuelles une priorité nationale", indique le même média.
"On fait le procès de François Bayrou. Ce sera le procès de toute la population locale. Tout le monde savait qu'il y avait des violences à Bétharram. C'est d'ailleurs ce qui faisait l'ADN de cet établissement", a ajouté Esquerre.
Le parquet de Pau mène l'enquête depuis un an sur plus d'une centaine de plaintes visant des violences physiques, agressions sexuelles et viols qui auraient été commis au collège-lycée privé sous contrat Notre-Dame-de-Bétharram entre les années 1970 et 1990, rappelle le média français.
François Bayrou, ministre de l'Éducation entre 1993 et 1997, puis député des Pyrénées-Atlantiques et président du conseil général les années suivantes, avait déclaré, mardi, à l'Assemblée n'avoir "jamais à cette époque, été averti" de tels faits, position qu'il a réitérée le lendemain face à de nouvelles questions de deux députés insoumis et écologiste, souligne la même source.