Manifestations contre la réforme des retraites, Paris / Photo: Reuters (Reuters)

La branche aéroport CDG de la Confédération générale du travail (CGT) a partagé jeudi matin sur Twitter des photos et des vidéos dans lesquelles des manifestants bloquent l'entrée du terminal 1 de l'aéroport Charles de Gaulle de Paris.

Dans le même temps, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d'annuler 30 % de leurs vols à l'aéroport de Paris-Orly et 20 % des vols aux aéroports de Marseille-Provence, Toulouse et Lyon, en raison des grèves.

A midi, alors que des manifestants envahissent les voies de la gare de Lyon à Paris, la SNCF comptabilisait déjà 25% de grévistes.

Des groupes de jeunes et d'étudiants se sont également mobilisés devant les bâtiments universitaires de plusieurs villes, dont Lille, Strasbourg, Lyon et Rennes, bloquant l'accès aux facultés.

Selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, 23,22% des professeurs des écoles, et 19,61% des enseignants au collège et au lycée étaient en grève ce jeudi.

La décision présidentielle de recourir à l'article 49.3 pour faire passer coûte que coûte la très impopulaire réforme des retraites a amplifié la colère de l'opposition et des organisations syndicales contre ce projet prévoyant le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Le projet de loi du gouvernement, adopté de facto au Parlement après le rejet des deux motions de censure contre l'exécutif, est désormais dans les mains du Conseil constitutionnel qui doit le valider avant que le président de la République ne puisse le promulguer.

De l’huile sur le feu

S'exprimant pour la première fois depuis le tollé politique provoqué par le recours au 49.3, Emmanuel Macron a émis mercredi le souhait que la réforme des retraites entre en vigueur d'ici la fin de l'année, excluant tout recul tout en disant comprendre la "colère légitime" des Français.

Il a appelé à "réengager" le dialogue avec les partenaires sociaux, lesquels ont immédiatement rejeté la main tendue par le chef de l'Etat.

"Mépris", "mensonge", ont dénoncé la CGT comme la CFDT, alors qu'Emmanuel Macron a regretté l'absence de proposition de compromis de la part des syndicats sur la réforme des retraites.

En réponse, la CGT a indiqué que la grève en cours des éboueurs, qui provoque un amoncellement important de déchets dans les rues de Paris, était alors reconduite jusqu'à lundi dans l'ensemble de la filière.

De leurs côtés, les employés des raffineries restent aussi en pointe dans la contestation après plus de deux semaines de grève reconductible, ce qui a poussé le gouvernement à mettre en œuvre une première réquisition de personnels mardi sur le dépôt de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône.


TRT Français et agences