Un présentateur virtuel généré par l’IA exhibé lors d’une exposition à Pékin le 10 février 2022 / Photo: Reuters (Reuters)

L'utilisation de l'intelligence artificielle dans le journalisme pour générer du contenu est perçue par les professionnels des médias comme une opportunité mais aussi une menace, selon une étude publiée mercredi.

Publiée par le projet JournalismAI de la London School of Economics, soutenu par Google News, cette étude a sondé des membres de plus de 100 médias de 46 pays entre avril et juillet.

Près de trois quarts (73%) des répondants ont estimé que l'IA générative, des outils comme ChatGPT ou Google Bard capables de générer du texte, représentent de "nouvelles opportunités pour le journalisme, améliorant efficacité, productivité et créativité". 85% ont essayé l'IA pour l'écriture de brèves ou de titres.

Mais plus de 60% ont également exprimé des inquiétudes quant aux implications éthiques de l'IA et sur la qualité éditoriale, sur la précision, l'équilibre et la transparence.

"Le journalisme à travers le monde traverse une nouvelle période de changement technologique enthousiasmant et effrayant", a déclaré dans un communiqué Charlie Becket, co-auteur de l'étude et directeur du projet.

L'étude montre que l'IA générative est à la fois "une menace potentielle à l'intégrité de l'information et des médias", mais que ces outils offrent aussi "une opportunité incroyable pour rendre le journalisme plus efficace et digne de confiance", a-t-il poursuivi.

Les participants à l'étude soulignent par exemple les bénéfices de l'IA pour retranscrire des interviews, et mettent en avant la nécessité que des contenus générés de cette manière soient vérifiés pour éviter "parti pris et inexactitudes".

Parmi les enseignements de cette étude figurent les difficultés pour les pays du Sud. "Les technologies de l'IA sont principalement disponibles en anglais, mais pas dans beaucoup de langues asiatiques. On doit doublement rattraper les choses, pour créer des systèmes d'IA et qui fonctionnent dans nos langues", a souligné l'un des répondants originaire des Philippines.

Selon Mira Yaseen, co-auteure de l'étude, les bénéfices de l'IA se concentrent dans les pays du Nord, ses méfaits dans ceux du Sud.

"Si l'on veut sérieusement bénéficier de l'IA de manière équitable, il est impératif" d'adopter une approche consciente de la puissance de cet outil dans son développement et son adoption.

AFP