Trouver un logement devient un parcours du combattant pour les étudiants en France (Reuters)

Chaque été des milliers d’étudiants se lancent dans le parcours du combattant pour trouver un logement. Alors que la rentrée approche à grands pas, la détresse des étudiants rencontrant des difficultés à trouver un logement s’accentue. Yasmine, étudiante à Toulouse, fait face à ce marché tendu. "Sur 30 emails envoyés aux loueurs, je n’ai reçu qu’une seule réponse" affirme-t-elle à La Dépêche.

Si le nombre d’étudiant et donc de demande ne cesse d’augmenter, ce n’est pas le cas du nombre de logements publics.

Pour plus d’un million et demi d’étudiant dans l’hexagone, seulement 165 000 places dans les cités universitaires et 110 000 logements de résidences étudiantes sont ouverts à la course au toit. Selon un communiqué du site d’immobilier étudiant "Location Étudiant", les résidences des cités universitaires ne peuvent accueillir que 11% des étudiants.

Ainsi, près d’un million d'étudiants se tournent vers les particuliers, les sites internet comme le bon coin afin d’essayer d’éviter les frais d’agences immobilières trop élevés pour leur budget. Certains trouvent aussi la solution en rejoignant les groupes Facebook qui proposent des collocations.

Selon le site l’Étudiant, toutes les villes hormis Paris connaissent une augmentation du prix des studios, alors qu’à Lyon et Angers, il y a en moyenne plus de quatre demandes étudiantes pour une offre de logement. Un étudiant français paie en moyenne 613 euros par mois pour se loger, ce chiffre s’élève à 858 euros dans la capitale, d’après le site LocService.

Le marché captif profite à un autre acteur de plus en plus présent. Les résidences étudiantes privées prolifèrent, souvent avec un loyer supérieur à la moyenne. Près d’un millier de résidences proposent 110 000 logements, un chiffre en constante augmentation.

Le logement, "facteur d’inégalité immuable"

La fédération des associations étudiantes (FAGE) a fait part de son indicateur portant sur le coût de la vie étudiante, et notamment le logement. Le coût moyen de la rentrée pour les non boursiers s'élèvera à 2.527€, soit une augmentation de 7,38% par rapport à l'année 2021.

L’accès au logement est par ailleurs décrit par la FAGE, comme un "facteur d’inégalité immuable".

Selon la fédération, les charges dans les résidences étudiantes ont augmenté de 10% à cause de l’inflation.

Quant aux résidences privées, "Ces types de logements victimes de l’inflation sur l’énergie augmentent eux-aussi le montant des charges locatives, précarisant toujours plus l’étudiant. Ainsi, le logement pèse toujours plus dans le budget d’un étudiant, année après année". D’après la FAGE, de nombreux étudiants se retrouvent à dormir dans des campings et à la rue, à la rentrée.

Alors qu’en 2017 était annoncé à l’ensemble du public étudiant la mise en place du plan 60 000 logements étudiants, à la fin du premier quinquennat du président Emmanuel Macron ce ne sont que 38 000 logements environ que l’on peut compter parmi les constructions.

L’inflation affecte plus particulièrement les étudiants

La hausse globale des prix affecte plus particulièrement les étudiants, alerte quant à elle l'Union nationale des étudiants de France (Unef), dans sa 18e enquête sur le coût de la vie.

Le rapport démontre que le coût de la vie a augmenté de 6,47% pour ce jeune public, alors même que l'inflation globale est de 6,1%.

D’après l’enquête de l’organisation étudiante, réalisée en 2022, les dépenses des étudiants ont augmenté de 35,7 euros par mois, soit une dépense supplémentaire de 428,22 euros par an.

TRT Francais