Mondial-2022: l'Arabie attend des dizaines de milliers de fans (Reuters)

Les autorités saoudiennes espèrent profiter de l'évènement - qui se déroule pour la première fois au Moyen-Orient, du 20 novembre au 18 décembre - pour soutenir le tourisme naissant dans le royaume conservateur, longtemps fermée aux visiteurs. Compte tenu de la petite taille du Qatar et de ses capacités hôtelières restreintes, une partie des 1,2 million de spectateurs attendus au Mondial devraient s'installer dans les États voisins du Golfe, d'où partiront plus de 160 vols quotidiens avec des formalités administratives simplifiées. L'Arabie, qui n'a commencé à délivrer des visas touristiques qu'en septembre 2019, offre aux détenteurs de billets de match des visas à entrées multiples valables jusqu'à 60 jours. Le nombre de vols hebdomadaires desservant le Qatar passera de 6 en temps normal à 240 durant le tournoi, a affirmé le ministre du Tourisme, Ahmed al-Khatib, en marge d'un forum d'investisseurs à Ryad. Pour les fans qui feront le voyage en voiture, les routes reliant Ryad et d'autres villes de l'est du pays à la frontière ont été rénovées et de nouvelles stations-services y ont été installées, a-t-il indiqué. La connectivité au réseau Internet et l'accès aux premiers secours le long de la route ont aussi été améliorées, tandis qu'un nouveau poste frontière à 10 voies permettra un passage en "pas plus de 10 minutes". "Je pense que nous sommes prêts au niveau des transports, de la mobilité, des compagnies aériennes, des aéroports, des frontières, des soins de santé, des télécommunications. Nous sommes prêts et excités", a déclaré Ahmed Al Khateeb. "Nous travaillons avec des compagnies et des voyagistes d'Europe, d'Amérique latine et d'Asie, et nous nous attendons à ce que des dizaines de milliers de forfaits soient vendus", a souligné le ministre. L'Arabie saoudite s'est fixé l'objectif, très ambitieux, d'attirer 30 millions de touristes étrangers par an d'ici à 2030, dans le cadre d'un vaste programme de réformes visant à réduire la dépendance du pays au pétrole. Le royaume a assouplit ces dernières années certaines règles, autorisant notamment les cinémas et la mixité, mais le maintien d'autres restrictions, comme l'interdiction de l'alcool, risquent de limiter son attractivité.

Pour attirer les visiteurs, le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, mise sur des méga-projets comme NEOM, une mégapole futuriste de 500 milliards de dollars, la vallée des Arts, un projet artistique près des tombes nabatéennes d'Al-Ula, ou encore le projet de la mer Rouge, un complexe balnéaire inspiré des Maldives.

AFP