La ville est au cœur du Cameroun et elle accueille ses visiteurs par l’allégresse d’un été indien, où la nature exulte après les orages de la saison chaude. (Getty Images)

Portée par une croissance démographique exponentielle, Yaoundé est le symbole d’une ville qui s’urbanise. Chaque jour, plusieurs centaines de personnes arrivent ici pour tenter leur chance. La cité tentaculaire apparaît alors comme le rêve africain. C’est la ville de tous les possibles. Le correspondant de TRT français sillonne pour vous le Cameroun, du nord au sud, de l’Est à l’Ouest à la découverte de ce pays. Aujourd’hui première étape de son périple ; Yaoundé la capitale du Cameroun et ses spécificités.

Le visiteur qui arrive pour la première fois à Yaoundé, a l'impression de plonger dans un bain de chlorophylle. Des bidonvilles les plus imposants et sinistres, aux luxueux quartiers où s'affiche une richesse indécente, les monstrueux embouteillages et une foule inventive toujours en mouvement constant, Yaoundé accueille les nouveaux venus avec son arrogance métallique. Sa cathédrale, ses quartiers cosmopolites et la dominance verdoyante de son paysage suscite un bien-être particulier.

La ville est au cœur du Cameroun et elle accueille ses visiteurs par l’allégresse d’un été indien, où la nature exulte après les orages de la saison chaude. Un choc qui est d’abord celui de la couleur. À Yaoundé, le vert est tendre comme les orangeraies. Un vert plus radical que celui des bananeraies et des feuilles de manioc. Le bleu cobalt du ciel domine le rouge carnassier des pistes.

On ne s’habitue pas à la fulgurante violence du paysage, mais on finit par l’accepter. Et comment ignorer la menace lointaine du royaume des buffles, cette forêt qui entourait autrefois, le palais des congrès, est aujourd’hui symbole de la fierté du Cameroun tout entier. C’est la ville à laquelle colle le chiffre 7. C’est la ville des sept collines, des sept tribus, des sept belles femmes, des sept mairies et des sept langues.

La beauté de la nature

Au bord de la route asphaltée à quatre voies et au bitume impeccablement fini, les arbres sont décorés comme des généraux des forces armées. Les affiches électorales trônent toujours.

Soudain, en sortant d’un virage, une vallée s’ouvre au regard et il n’y a plus rien, plus aucun signe de la civilisation, juste le cheveu noir de l’asphalte qui s’enroule dans des acacias à perte de vue.

Le choc du vide, un vide accessible sans effort particulier, voilà l’autre étape de la découverte du Cameroun.

Histoire

Le 30 novembre 1889, le botaniste allemand Georg August Zenker fonde la ville. Et lui donne le nom de Yaunde, en référence aux semeurs d’arachides locaux. Il n’y a rien dans cette ville édénique parce qu’il y a quelques mois, le premier centre commercial de la ville a été construit. Sans oublier le stade d’Olembe. Une gigantesque infrastructure de sport. Le quartier Nkoldongo, un lieu résidentiel construit à l’américaine qui porte aussi une part de l’histoire de la ville.

Yaoundé est fondée sur une ancienne carrière connue par tous les habitants de la ville pour la qualité exceptionnelle de son argile qu’on en extrayait. Yaoundé a vu passer des dizaines de travailleurs expatriés, venus des pays voisins, de la Guinée équatoriale, de la Centrafrique et du Gabon, en l’occurrence.

Ceux qui ont connu la ville autrefois se souviennent du bâtiment où siégeait la délégation du gouvernement. C’est la toute première maison construite à Yaoundé. Ce bâtiment avait un toit en tuiles d’argile, fabriquées à partir des carrières de Yaoundé. C’était la résidence du gouverneur Allemand Hans Dominik que les autochtones appelaient Dominiki. En référence au fait qu’il avait mis sur pied des méthodes rudes pour punir les récalcitrants. Il s’agit de la straffzager, la cour correctionnelle, et la disciplinarzague, la cour disciplinaire.

Chaque jour qui passe, ces tuiles historiques continuent de raconter à leur manière, l’histoire de la ville aux visiteurs de passage et aux touristes. Une histoire, sans aucun doute, propre à Yaoundé.

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