L'Organisation internationale de la culture turque a déclaré la ville azerbaïdjanaise de Choucha capitale culturelle du monde turc pour 2023 / Photo: AA Archive (AA Archive)

Lorsque Choucha a accueilli la conférence de trois jours du Forum mondial des médias, qui s’est ouvert le 21 juillet, cela a été un moment important pour la ville connue comme le "joyau de la couronne du Karabakh" et capitale culturelle historique de l'Azerbaïdjan.

La conférence de trois jours, intitulée "Les nouveaux médias dans la quatrième révolution industrielle", a réuni 250 représentants de 120 entités médiatiques de 50 pays, dont des radiodiffuseurs internationaux de premier plan tels que TRT World et Al Jazeera.

Le symbolisme n'a échappé à personne : un événement mondial prestigieux se déroulant au milieu des territoires libérés du Karabakh, précédemment occupés par l'Arménie pendant trois décennies.

La chute de Choucha aux mains des forces d'occupation arméniennes en mai 1992 a constitué un traumatisme collectif pour le peuple azerbaïdjanais, suivi quelques mois seulement avant la guerre de 44 jours, par la décision prise par les sécessionnistes de la "République du Haut-Karabakh" (NKR) autoproclamée de transférer leur capitale de Stepanakert à Choucha. Cette décision a toutefois fait long feu en raison de la défaite des sécessionnistes.

D'autre part, Choucha est également le nom de la déclaration qui illustre la devise "Une nation, deux États".

La Turquie et l'Azerbaïdjan ont signé un pacte de défense collective en juin 2021, soulignant les liens historiques et culturels profonds entre les deux pays.

Cet accord a porté les relations militaires bilatérales à de nouveaux sommets, renforçant considérablement les capacités militaires de Bakou et conduisant à la victoire de 2020 qui a rétabli la souveraineté et l'intégrité territoriales de l'Azerbaïdjan.

Une occupation dévastatrice

Le choix de Choucha comme lieu d'accueil du Forum mondial des médias était hautement symbolique.

Avant l'occupation, la ville abritait des dizaines de musées, plusieurs établissements d'enseignement secondaire et supérieur, des écoles et des bibliothèques. Les forces d'occupation ont anéanti tous ces biens culturels.

Les forces arméniennes se sont livrées à des actes systématiques de vandalisme et de destruction de divers sites du patrimoine culturel, y compris la profanation de tombes musulmanes et azerbaïdjanaises.

Ces pratiques, qui rappellent les actes du régime nazi et ceux des Serbes de Bosnie dans les années 1990, visaient à effacer les vivants et les morts du territoire.

Cette campagne de "nettoyage ethnique" faisait partie d'une stratégie génocidaire globale destinée à soutenir le discours propagandiste de l'occupant et à véhiculer une histoire imaginaire qui efface la présence prédominante de l'Azerbaïdjan sur son territoire.

Bien que ces actes ignobles constituent des crimes contre l'humanité, la politique de deux poids deux mesures qui prévaut au sein du Conseil de sécurité des Nations unies et le système de justice internationale mou et dysfonctionnel ont rendu le recours à ces instruments futile.

L'Azerbaïdjan gagne la bataille

Le président Ilham Aliyev a compris que la victoire militaire sur le champ de bataille ne représente que la moitié de l'équation.

L'autre moitié consiste à gagner la bataille de la reconstruction. C'est pourquoi il a mobilisé les ressources de l'État pour entreprendre la tâche colossale de reconstruire des bâtiments perdus depuis longtemps, voire des quartiers entiers dans les territoires précédemment occupés, y compris à Choucha.

Diverses agences se livrent à une course contre la montre pour construire des aéroports, des autoroutes, des logements, des hôtels, des écoles, des établissements médicaux et des sites du patrimoine culturel.

Lors de l'événement de Choucha, j'ai eu la chance d'interroger le président Ilham Aliyev sur les plans de reconstruction.

Sa réponse détaillée a révélé un plan global incluant diverses facettes économiques, sociales, culturelles et urbanistiques.

En fin de compte, Choucha retrouvera sa gloire d'antan et redeviendra un centre culturel et touristique important, capable d'attirer non seulement ses anciens résidents déplacés, mais aussi des touristes attirés par la beauté et la sérénité de l'environnement ainsi que des événements professionnels et commerciaux.

En outre, la priorité accordée par le président à l'effort de reconstruction ne se limite pas à la construction de bâtiments. Il s'agit d'un exercice de guérison majeur et d'un renforcement psychologique pour la population.

Il s'agit de soigner le traumatisme national et de chasser les sentiments de peur et de frustration, conditions nécessaires au rétablissement de la fierté nationale.

Il est important de noter que l'Azerbaïdjan a pu se prévaloir d'une position morale élevée.

Alors que les occupants arméniens ont profané des tombes de ressortissants azerbaïdjanais et vandalisé des lieux de culte, Bakou a entrepris la restauration d'une importante église arménienne à Choucha.

En outre, même lorsque Bakou était en droit de récupérer ses territoires car il agissait dans le cadre du droit international, il a continué à mener une politique de retenue et de dialogue ouvert.

Ces politiques ont valu au pays le respect de nombreux observateurs internationaux.

Gâcher les tentatives

Pendant des décennies, la partie arménienne a ignoré les Nations unies et le droit international et a fait obstruction aux diverses tentatives de résolution du conflit menées par le groupe de Minsk et d'autres.

Maintenant que la réalité a changé, elle a recours à différentes tactiques, y compris des blocages qu'elle s'impose elle-même, pour se poser en victime et obtenir le soutien de la communauté internationale.

Pire encore, les responsables arméniens continuent d'adopter des positions contradictoires, déclarant, d'une part, qu'ils respectent la souveraineté de Bakou sur le Karabakh, mais jetant des doutes sur cette même souveraineté en demandant une présence et des mécanismes internationaux qui, de facto, nient les prémisses de l'autorité de Bakou.

Cette volte-face s'accompagne de menaces de guerre, comme l'illustre la récente interview du Premier ministre arménien.

Les dirigeants azerbaïdjanais se sont révélés étonnamment habiles à gérer les subtilités de la guerre et de la paix.

Les tentatives arméniennes de créer des "tempêtes dans un verre d’eau" n'affecteront pas la situation. La récupération par l'Azerbaïdjan de ses territoires est une affaire réglée. Ce bateau est parti.

Il serait beaucoup plus productif pour la partie arménienne d'aller de l'avant et de travailler avec l'Azerbaïdjan et d'autres forces de la région pour garantir la paix et bénéficier des dividendes de la prospérité économique partagée et de l'interconnexion.

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