Les bombardements israéliens ont détruit des milliers de batiments /Getty Images (Others)

"Empêcher l'acheminement de l'aide peut constituer un crime", a déclaré dimanche le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan, après s'être rendu au poste-frontière de Rafah, reliant l'Egypte à Gaza, où s'entasse l'aide internationale à destination des civils palestiniens.

"Israël doit s'assurer sans délai que les civils reçoivent de la nourriture et des médicaments", a ajouté M. Khan.

L’enclave bombardée sans répit par l'armée israélienne depuis le 7 octobre, est aussi soumise depuis le 9 octobre à un "siège complet" qui prive sa population d'eau, de nourriture et d'électricité.

Les appels se sont multipliés ces derniers jours pour laisser passer l'aide vers Gaza, déjà soumise à un blocus israélien depuis 2007.

La Maison Blanche a fait état dimanche d'un appel du président Joe Biden à Benjamin Netanyahu dans lequel il "a souligné la nécessité d'augmenter immédiatement et considérablement le flux d'aide humanitaire".

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), 33 camions d'aide sont entrés à Gaza dimanche, soit le convoi le plus important depuis les premiers camions le 21 octobre. Au total 117 camions d'aide humanitaire ont pu entrer à Gaza depuis cette date, selon un rapport quotidien publié lundi.

"Une aide bienvenue" mais insuffisante, estime l'OCHA, qui craint "une nouvelle détérioration de la situation humanitaire désastreuse" et des "troubles civils".

Des milliers de bâtiments rasés

Sur le terrain, le Hamas a fait état dimanche soir de "violents combats (...) au moyen d'armes automatiques et antichars" dans le nord de Gaza, où l'armée israélienne opère également au sol depuis vendredi soir.

Des milliers de bâtiments ont été rasés dans ce territoire surpeuplé de 2,4 millions d'habitants, dont 1,4 million ont été contraints à se déplacer.

Israël a annoncé de son côté dimanche augmenter le nombre de ses soldats et l'ampleur de ses opérations dans l’enclave, après avoir sensiblement intensifié ses frappes depuis vendredi, dans l'objectif "d'anéantir le Hamas".

Le Hamas affirme que plus de 8.000 personnes, majoritairement des civils, et dont près de la moitié sont des enfants, ont été tuées dans les bombardements israéliens depuis le début de la guerre.

Selon le Croissant-Rouge palestinien, les abords d'un de ses hôpitaux ont été bombardés à plusieurs reprises, mettant en péril les patients et les milliers de civils venus s'y réfugier.

Menaces contre les hôpitaux

"Nous avons reçu des menaces" d'Israël pour "évacuer immédiatement l'hôpital al-Quds car il allait être bombardé", a déclaré à l'AFP le directeur de l'hôpital, Bachar Mourad.

"Nous réitérons qu'il est impossible d'évacuer des hôpitaux remplis de patients sans mettre leur vie en danger", a écrit le chef de l'Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Israël accuse le Hamas de se servir des hôpitaux pour cacher des armes ou des combattants, ce que le Hamas dément.

Samedi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé le début d'une "deuxième étape de la guerre" visant à "détruire les capacités militaires et la direction du Hamas".

Agences