Bourse de New York (Photo d'illustration) / Photo: Reuters (Reuters)

L'inflation s'est établie en juillet à 3,2% sur un an, contre 3,0% le mois dernier, selon l'indice CPI publié jeudi par le département du Travail. Les analystes prévoyaient cependant un rebond un peu plus fort, à 3,3%, selon le consensus de Market Watch.

Et sur un mois, l'inflation est stable, à 0,2%, comme attendu.

"L'indice du logement a été de loin le principal contributeur, (...) représentant plus de 90% de l'augmentation" sur un mois, détaille le département du Travail, qui ajoute que les prix des assurances automobiles ont également contribué.

Un signal positif cependant: l'inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l'énergie et de l'alimentation, a continué à ralentir sur un an, à 4,7% contre 4,8%, et est restée stable sur un mois, à 0,2%.

Cette mesure est considérée par les économistes comme un signal plus pertinent sur la direction que prend l'inflation.

"Les prix sous-jacents évoluent dans la bonne direction", relève dans une note Rubeela Farooqi, économiste pour High Frequency Economics.

Il s'agit, souligne-t-elle, d'une "bonne nouvelle" pour les responsables de la banque centrale américaine, la Fed, en première ligne dans la lutte contre l'inflation, qui pourrait ainsi être cesser de relever ses taux, mais maintenir une "politique restrictive pendant un certain temps pour ramener les prix vers l'objectif" de 2,0% sur un an.

La Fed privilégie une autre mesure de l'inflation, l'indice PCE, dont les données pour juillet seront publiées le 31 août.

"Preuve convaincante"

La Bourse de New York a ouvert en hausse jeudi, rebondissant après deux séances de baisse, saluant le fait que l'inflation n'ait pas dépassé les attentes.

Ces chiffres montrent "que notre économie reste forte. L'inflation annuelle a diminué d'environ deux tiers depuis l'été dernier", a souligné dans un communiqué le président Joe Biden, qui se trouve en déplacement dans le sud-ouest des Etats-Unis pour vanter sa politique économique et industrielle.

Le rythme de hausse des prix a en effet bien ralenti par rapport au pic de 9,1% sur un an qui avait été enregistré en juin 2022, la plus forte inflation depuis le début des années 1980.

Et l'inflation de juillet offre "une nouvelle preuve convaincante que les pressions inflationnistes se calment", analyse Lydia Boussour, économiste pour EY-Parthenon.

"Nous avons clairement passé le pic d'inflation sur le front du logement, (...). La désinflation immobilière va s'accélérer dans les mois à venir", détaille-t-elle.

Fini de relever les taux ?

La Fed a, depuis mars 2022, relevé ses taux à 11 reprises, pour renchérir le coût du crédit, et décourager consommation et investissement. Son principal taux directeur se situe désormais dans une fourchette de 5,25 à 5,50%.

Et les avis divergent au sein de ses responsables sur la nécessité ou non de continuer à relever les taux lors de la prochaine réunion, les 19 et 20 septembre.

Car le risque est d'appuyer trop fort sur le frein, et ainsi, de provoquer une récession. Ce scénario semble cependant pouvoir être évité, alors qu'il semblait inéluctable il y a quelques mois. Un fort ralentissement économique est néanmoins attendu fin 2023 et début 2024.

"Nous pensons que la Fed a fini de relever ses taux dans ce cycle de resserrement, mais ne baissera pas ses taux avant le début de l'année prochaine", anticipe ainsi Ryan Sweet, économiste pour Oxford Economics.

Et, au moment où les principales économies luttent contre l'inflation, la Chine est entrée en juillet en déflation (les prix ont baissé), plombée par une consommation intérieure atone qui complique la reprise économique.

AFP