Donald Trump s'est exprimé depuis la Maison Blanche, il a rencontré Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, / Photo: Reuters (Reuters)

Lundi, Donald Trump a promis un "véritable enfer" si le Hamas ne relâchait pas tous les otages israéliens d'ici samedi, après la menace du mouvement palestinien de reporter la prochaine libération prévue par la trêve en vigueur à Gaza. Le Hamas reproche à Israël d’avoir imposé plusieurs fois des restrictions à l’entrée de l’aide alimentaire, alors que c’était une des clauses importantes de l’accord de cessez-le-feu.

Le président américain exige plus que ce que prévoit l’accord de cessez-le-feu puisqu’il exige la libération des 73 otages restants. "En ce qui me concerne, si tous les otages ne sont pas ramenés d'ici samedi midi --je pense que c'est une date convenable-- je dirais : annulez-le et rien ne va plus, qu'un véritable enfer se déchaîne", a-t-il averti dans une déclaration à la presse depuis la Maison Blanche.

Et pourtant, le Hamas avait quelques heures auparavant assoupli sa position. Dans un communiqué, le mouvement palestinien avait assuré : “La porte reste ouverte pour que le prochain échange de prisonniers se déroule selon le plan prévu, une fois que [Israël] se sera acquitté de ses obligations".

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a d'ores et déjà ordonné à son armée de se préparer à "tous les scénarios" en réaction à l'annonce des Brigades Al Qassam, qui accuse Israël de violer l'accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 19 janvier après 15 mois de guerre dévastatrice.

Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens ont été libérés, en plus de cinq Thaïlandais (hors accord), en échange de 765 prisonniers palestiniens. Soixante-treize otages sont toujours retenus à Gaza.

Un plan Trump pour envahir Gaza et nier le droit au retour ?

Le président américain persiste à défendre son projet de prendre le contrôle de Gaza. Recevant la semaine dernière à Washington Benjamin Netanyahu, Donald Trump avait affirmé que les Etats-Unis allaient prendre le "contrôle" de Gaza afin de développer économiquement le territoire détruit par Israël.

Selon un extrait d'interview diffusé lundi, Donald Trump a dit au journaliste de Fox News qui lui demandait si les Palestiniens auraient "le droit au retour" dans Gaza : "Non, ils n'en auraient pas car ils auront des logements bien meilleurs".

Devant la presse, Donald Trump affirme envisager d'arrêter les aides à l'Egypte et à la Jordanie si elles n'accueillaient pas les Palestiniens de Gaza. Les deux pays alliés des Etats-Unis ont pourtant répété qu’ils ne souhaitaient pas participer à cette opération de déplacement forcé. Le roi de Jordanie Abdallah II doit rencontrer Donald Trump mardi à Washington. Il a, la semaine passée, rejeté "toute tentative" visant à prendre le contrôle des Territoires palestiniens et déplacer ses habitants.

Ces menaces ne font que "compliquer les choses"

En réponse aux menaces de Trump intimant le Hamas de libérer tous les otages israéliens au plus tard samedi, le groupe de résistance palestinien a d'énoncé une attitude qui ne fait que "compliquer les choses".

Un haut responsable du Hamas a déclaré que le président américain Donald Trump doit se rappeler que la seule façon de ramener les prisonniers israéliens chez eux est de respecter le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

"Trump doit se rappeler qu'il existe un accord qui doit être respecté par les deux parties, et c'est la seule façon de ramener les captifs. Le langage des menaces n'a aucune valeur et ne fait que compliquer les choses", a déclaré à Reuters Sami Abu Zuhri, haut responsable du Hamas.

Le cessez-le-feu a permis jusqu'ici la libération de 16 otages israéliens, enlevés le 7 octobre 2023 par le Hamas - en échange de quelque 700 Palestiniens détenus par Israël. Cinq otages thaïlandais ont également été libérés.

Au total 33 otages israéliens sont censés être libérés pendant la première phase de la trêve s'achevant le 1er mars. Mais le Hamas a annoncé lundi qu'il reportait sine die le prochain échange devant avoir lieu samedi, en accusant Israël de multiples violations de la trêve. Israël a qualifié la décision du Hamas de "violation totale" de l'accord et ordonné à son armée de se tenir prête "à tous les scénarios".

Le Hamas a ensuite assuré que la porte restait "ouverte" pour que la libération d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens "se déroule selon le plan prévu", samedi, "une fois qu'[Israël] se sera acquitté de ses obligations".