Raymond Ndong Sima, le premier ministre de la transition au Gabon / Photo: AFP (AFP)

Le premier ministre du Gabon Raymond Ndong Sima, désigné à ce poste jeudi dernier, a fixé un délai de deux ans pour la transition.

. Tout semble donc réuni pour le début effectif du travail gouvernemental et Raymond Ndong Sima a déclaré qu’un délai de deux ans

est «un objectif raisonnable ».

La CEEAC, la Communauté Économique des États d’Afrique centrale - avec qui les militaires sont en concertation, souhaite de son côté une transition d’un an.

«Il est bon de partir sur un objectif raisonnable en disant que nous avons le souhait de voir le processus aboutir dans 24 mois, pour qu’on puisse revenir à des élections » a déclaré à l’AFP Raymond Ndong Sima qui a précisé que « cette période pourrait être « légèrement supérieure ou inférieure ».

« Les gens qui vont préparer différents textes, a expliqué le Premier ministre de transition, discuteront de cet aspect des choses, c’est-à -dire, de la durée de la transition et de qui est véritablement habilité à se présenter et à ne pas se présenter.»

L’équipe gouvernementale formée par Raymond Ndong Sima comprend 26 membres dont d’anciens opposants et ex-ministres d’Ali Bongo Ondimba, des militaires et des membres de la société civile.

Mais les principaux animateurs de l’opposition réunis au sein de la plateforme Alternance 2023 ne font pas partie de l'équipe.

Il en est ainsi d’Albert Ondo Ossa, le principal challenger du président déchu à la dernière présidentielle, Alexandre Barro Chambrier, du Rassemblement pour la Patrie et la modernité et Paulette Missambo, du Rassemblement National.

Aucun membre du gouvernement ne pourra se présenter à la prochaine présidentielle.

Par contre, aucune disposition de la charte de la transition n'empêche le président actuel, le général Oligui Nguema de briguer un mandat à la tête du pays.

Pour autant, le Premier ministre s’est voulu nuancé en précisant « qu'il ne serait pas bon que les militaires se présentent, pour qu’ils soient des arbitres impartiaux et objectifs de l’élection. »

Le 30 août dernier, des militaires conduits par Brice Olingui Nguema, alors commandant de la garde républicaine, ont mis fin à 14 ans de règne d’Ali Bongo à la tête du Gabon. Cela s’est passé sans effusion de sang, une heure à peine, après que le Centre Gabonais des Élections l'eut déclaré vainqueur de la présidentielle avec 64,27%, devant Albert Ondo Ossa, crédité de 30,77 % de voix .

Si L’ex-président Ali Bongo est « libre de ses mouvements et peut s’il le désire aller se faire soigner à l’étranger », son épouse et son fils Noureddin Bongo Valentin sont, quant à eux, privés de liberté pour le moment.

L’Union africaine, tout comme la CEEAC qui ont condamné le coup de force, ont exclu le Gabon de leurs instances.

Toutefois, les nouvelles autorités bénéficient du soutien d’une bonne frange de la population.

TRT Francais