Des forces de sécurité dans campus étudiants devant des partisans du chef de l'opposition sénégalaise Ousmane Sonko qui ont tenté de se rassembler devant une université pendant le premier des trois jours prévus des manifestations de l'opposition contre un procès en diffamation de leur chef, à Dakar, le 29 mars dernier. / Photo: Reuters (Reuters)

Des heurts ont opposé les forces de l'ordre et de jeunes supporteurs de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko lundi matin à Ziguinchor, en Casamance (sud), à la veille du procès pour viols prévu contre ce dernier, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des groupes de jeunes ont lancé des pierres contre les forces de l'ordre, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes, a-t-il rapporté.

Les sympathisants de M. Sonko ont établi des barrages dans certaines rues à l'aide de blocs de pierre et de troncs, et brûlé des pneus.

M. Sonko, président du parti Pastef-les Patriotes, est supposé se trouver à Ziguinchor, la ville dont il est maire, alors qu'il doit être mardi à Dakar pour un procès pour viols et menaces de mort sur une employée d'un salon de beauté de la capitale.

M. Sonko se dit la cible d'un complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle de 2024. Il a annoncé qu'il ne répondrait plus aux convocations de la justice, instrumentalisée selon lui. Il s'expose à être amené de force au tribunal ou à être jugé par contumace.

De nombreux supporteurs se sont regroupés dimanche soir autour de son domicile à Ziguinchor pour passer la nuit et faire un bouclier humain contre une tentative d'arrestation, ont rapporté les médias.

Les textes stipulent que M. Sonko devrait se présenter ce lundi au greffe du tribunal en prévision de son procès.

Ni les avocats, ni le porte-parole de son parti, sollicités par l'AFP, n'ont dit s'il persistait dans son refus de comparaître.

M. Sonko a toujours réfuté les viols et les menaces.

Ses rendez-vous avec la justice ont régulièrement donné lieu à des incidents ou mis Dakar sous tension. Ses adversaires l'accusent de s'en remettre à la rue pour échapper à la justice, ou d'être un agitateur fomentant un projet "insurrectionnel".

AFP