RDC: week-end sanglant en Ituri, plus de 30 morts / Photo: Reuters (Reuters)

"Les miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) ont exécuté 32 civils dans les villages de Nyamamba, Mbongi 1, Mbongi 2 et Cafe", a déploré Mandro Panga, responsable de la chefferie des Bahema-Banywagi dont relève ces localités dans le territoire de Djugu, épicentre des violences des miliciens Codeco.

Les attaques ont eu lieu vendredi et samedi, “sans aucune intervention de la part des forces gouvernementales", a-t-il précisé, indiquant que les corps "n’ont été ramassés que dimanche soir".

Le porte-parole de l’armée dans la province de l’Ituri, Jules Ngongo, a déclaré que l’armée ne disposait d’aucune présence permanente dans ces agglomérations, mais que "des patrouilles qui étaient proches de ces villages ont pourchassé les assaillants".

Sans leur action, "les villages auraient sans doute été effacés de la carte", a-t-il indiqué, reconnaissant la complexité des attaques de ces milices "lâches qui contournent nos positions et s’en prennent aux civils sans défense".

L’inefficacité des forces gouvernementales face aux groupes armés dans la région a été souvent décriée par la société civile.

Derrière ces massacres "se cachent des actes de pillage, de viol, d’incendie et d’exploitation des mines d’or par les assaillants", a noté Charité Banza, responsable de la société civile dans la chefferie.

Province frontalière avec l’Ouganda, l’Ituri, riche en or et en pétrole, vit au rythme des violences des groupes armés, dont les plus sanglants sont la Codeco et les Forces démocratiques alliées (ADF).

Les miliciens Codeco qui disent défendre la communauté Lendu font régner la terreur en Ituri depuis 2017 et s’attaquent à plusieurs autres milices qui se sont formées pour riposter à ces attaques.

Les responsables de la Codeco étaient représentés aux pourparlers de paix organisés fin novembre à Nairobi (Kenya) avec plusieurs dizaines de groupes armés opérant dans l'est de la RDC.

Les résolutions adoptées lors de ces négociations n’ont pas encore été appliquées.

AA