Peine de prison avec sursis pour les policiers: une satisfaction en demi-teinte pour Théo

Peine de prison avec sursis pour les policiers: une satisfaction en demi-teinte pour Théo

La conclusion du procès opposant Théo aux policiers responsables de son handicap en 2017 suscite un soulagement en demi-teinte.
Procès de trois policiers de Seine-Saint-Denis aux assises pour l'affaire Théo / Photo: AFP (AFP)

“Ce verdict est la fin d’un très long cauchemar”, confie Théo à BFMTV même si, selon lui, les policiers ont “sûrement” bénéficié d’une forme de clémence.

Rien ne sera plus jamais comme avant pour Théo, sa vie est “foutue” et pourtant le verdict du procès qui l’opposait aux policiers l’ayant violenté un soir du 2 février 2017 est pour lui un “soulagement”.

Un soulagement en demi-teinte car les peines sont en deçà des réquisitions de l’avocat général. Les mis en cause ont en effet écopé de peines de 3 à 12 mois de prison avec sursis. L’avocat général avait réclamé trois ans de prison.

Dans une interview accordée à l’émission +L’invité de la semaine+ sur BFMTV, Théo exprime sa satisfaction d’avoir “rétabli la vérité” et que les mis en cause aient été punis : “Ce qui m'importait le plus c'était de montrer au monde que j'ai été victime”.

Concernant les peines prononcées contre les trois policiers, Théo affirme “Qu'il prennent 50 ans de prison ou non, je suis handicapé à vie, ma vie est déjà foutue, ce n’est pas ça qui va vraiment me soulager”. “Je ne pensais même pas qu'ils seraient condamnés. Donc juste qu'ils soient condamnés, c'est une bonne chose”, dit-il.

Manifestation en soutien à Théo Luhaka à Paris. Photo-Archives: Reuters (Others)

Un verdict clément

Le jeune homme de 29 ans estime que les policiers ont “sûrement” bénéficié d’une certaine forme de clémence. “C'est le système qui est comme ça et on n'a pas le choix”, regrette-t-il tout en indiquant que ceux qui s'en sont pris à lui “ne sont pas des policiers” à ses yeux.

Aujourd’hui, Théo Luhaka souffre d’incontinence et garde des séquelles irréversibles, selon des experts médicaux. Cet handicap fait suite à sa violente interpellation, il y a 7 ans à la cité des 3 000 d’Aulnay-sous- Bois. Le jeune homme, alors âgé de 22 ans, avait reçu plusieurs coups violents dont un coup de matraque à proximité de l’anus.

“Mon quotidien me rappelle constamment que je suis handicapé à vie. Je ne serai plus jamais comme avant, mon sourire ne sera plus jamais entier. Je me considère comme mort”, déplore-t-il, affirmant n’avoir plus de projet et être contraint de vivre chez ses parents.

Des projets. Théo en avait pourtant. Du haut de son 1,94 mètre, il se voyait devenir un grand footballeur. Le jeune joueur avait en effet signé avec un club de troisième division en Belgique.

Ses rêves se sont brisés en mille morceaux et la reconstruction de Théo semble, aujourd’hui, très difficile. Érigé en symbole des violences policières, Théo souligne que son histoire transcende le personnel. “Mon affaire, c'est l'affaire de la société, ce n'est pas que mon affaire", a-t-il affirmé aux caméras de BFM TV.

TRT Français et agences