Tournée pré-olympique sur la Seine, 25 juillet 2023 à Paris, France. Le cérémonie d'ouverture des JO Paris 2024 se tiendra pour la première fois en plein air. / Photo: AA (AA)

Un mois à peine après les perquisitions au siège du Comité d’organisation des JO 2024 de Paris, Emmanuel Macron assure que la France "sera prête à coup sûr" pour ce rendez-vous planétaire et saura assumer.

S’exprimant en marge de sa visite en Nouvelle-Calédonie, le président français se veut résolument optimiste à un an du coup d'envoi de l'événement, concédant toutefois le "défi d'organisation" que posent les volets de l'hébergement, le transport et la sécurité. En un mot, l’ensemble de la logistique.

"Tous les scénarios" ont été envisagés, assure pour autant le président Macron au micro de Franceinfo.

Un changement de ton notoire, en contraste avec l’état de malaise profond qui régnait en France à la suite des émeutes urbaines. Macron lui-même s'est dit, alors, inquiet d'un "risque de fragmentation" dans son pays, après les scènes d’affrontements et de pillages qui ont secoué la France et sidéré l’opinion internationale suite au meurtre du jeune Nahel par un tir de policier à Nanterre, le 27 juin dernier.

La police perquisitionne le siège du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques à Saint-Denis, Paris, 20 juin 2023. (AA)

La Solideo, mauvais joueur

Les commerces saccagés n’avaient pas encore fini de compter leurs dégâts que la Cour des comptes est venue accabler la gestion financière de l’organisation de Paris 2024.

Les magistrats financiers ont relevé, dans un rapport très critique, "de multiples incertitudes et risques" dans la préparation des Jeux olympiques et paralympiques, en particulier sur les dépenses prévues par le Comité d’organisation.

Le parquet national financier avait ouvert deux enquêtes pour "des soupçons de favoritisme et de détournement de fonds publics", selon les termes du quotidien Le Monde. Les locaux de Solideo, l’organisme public chargé des infrastructures Olympiques, ainsi que des entreprises et des consultants, font également l’objet de perquisitions pour les mêmes faits.

Depuis la publication par des médias français de passages d’un rapport de l’Agence française anticorruption (AFA) faisant état de "conflits d’intérêt et d'atteintes à la probité", des investigations ont été diligentées concernant les modalités d’attribution de certains marchés du comité des JO 2024.

Sur les plateaux de télévision, interrogations et moues sceptiques commençaient alors à l’emporter sur la communication assertive et les réponses circonstanciées.

D’autant plus que le fiasco de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai 2022, au Stade de France à Saint-Denis, est encore dans les esprits. Un rapport publié en février dernier, au terme d’une enquête commandée par l’UEFA, conclut à l’inaptitude des forces de l’ordre françaises pour ce genre d’événements et met à nue une série de bévues qui ont conduit à l’organisation désastreuse du match choc.

La série noire n'entache pas que l'aspect financier, mais touche également aux droits des travailleurs et aux conditions humaines dans les chantiers olympiques, notamment dans un pays qui a été des plus critiques envers les infrastructures de la dernière coupe du monde de football au Qatar et pour les mêmes motifs.

Les perquisitions interviennent, en effet, alors qu’une polémique se poursuit depuis le début de l’année après la divulgation dans la presse de situations "pouvant être assimilées à de l’exploitation de travailleurs sans papiers dans des conditions indignes".

Bouffée d’Airbnb

Est-ce vraiment la manie de faire feu de tout bois, qui est le propre des médias, comme le veut la ministre française de la Jeunesse et des Sports? Dans les réseaux sociaux, circulaient des cas de "transfert de sans-abri" hors du Grand Paris pour l’occasion. Amélie Oudéa-Castéra a rétorqué que si transfert il y a, il n’a aucun lien avec les Jeux olympiques 2024.

Les JO de Paris ne "doivent pas être le bouc émissaire de toutes les frustrations", a répondu la ministre à France Télévisions. Elle a toutefois reconnu qu’il y a "des enjeux majeurs sur l’hébergement d’urgence [des SDF], mais ce n’est pas la faute des JO", a-t-elle dit. Une situation qu’elle a expliqué par "une concentration trop importante en Île-de-France".

L’ancienne joueuse de tennis a encore dénoncé la désinformation quand elle a été interrogée sur les étudiants invités à quitter leurs logements universitaires pour faire de la place aux touristes pour l’occasion.

Dans la foulée, les données annoncées par une source non complaisante viennent insuffler une bouffée d’optimisme. La plateforme Airbnb a signalé une hausse à "un niveau exceptionnel" des demandes sur les logements dans la région Ile-de-France, des mois avant le grand événement. L’entreprise de location touristique assure que les recherches d’appartements dans le Grand Paris ont augmenté de 30% dans le deuxième trimestre de l’année en cours.

Quoique l’on dise du rapport entre les vérités et les chiffres, le véritable atout réside, selon un concept récurrent dans les discours de Macron, dans la vocation de la nation française. "une France fière d'elle-même, une France qui rayonne et une France qui va montrer qu'elle est capable du plus grand".

TRT Francais