L’opération d’évacuation française a pris fin, 1.079 rapatriés Photo: AFP (AFP)

"L’évacuation de nos ressortissants du Niger vient de s’achever. 1.079 Français et européens sont désormais en sécurité", a écrit Sébastien Lecornu sur la plateforme X, anciennement Twitter.

Au total, cinquante nationalités - européennes et non européennes - étaient représentées parmi les opérations d'évacuation menées par des avions militaires français, ont annoncé les ministères des Armées et des Affaires étrangères dans un communiqué commun.

Le ministère des Affaires étrangères avait déjà annoncé plus tôt jeudi la fin de l'opération d'évacuation décidée après le coup d'Etat mené au Niger la semaine dernière par l'armée.

Le Quai d'Orsay a de nouveau condamné jeudi dans un communiqué distinct les violences commises dimanche contre l'ambassade de France au Niger, et fait savoir que la France avait demandé aux forces de l'ordre nigériennes de prendre des dispositions pour assurer la sécurité des emprises diplomatiques à Niamey, alors que plusieurs appels à manifester ce jeudi ont été diffusés.

A l'instar des Etats-Unis, le Royaume-Uni a annoncé jeudi une réduction des effectifs de son ambassade au Niger "compte tenu de la situation sécuritaire".

Les Etats-Unis ordonnent l'évacuation partielle de leur ambassade

Les Etats-Unis ont ordonné mercredi l'évacuation de leur personnel non essentiel à l'ambassade américaine au Niger, alors que la France a demandé à Niamey de s'assurer que la sécurité de son ambassade soit "pleinement garantie".

"En raison de ce développement, le département d'Etat a ordonné le départ des employés gouvernementaux non essentiels à l'ambassade" ainsi que leurs familles, précise un avis diffusé mercredi soir sur son site internet.

Dans le même temps, le département d'Etat a élevé son niveau d'alerte pour le Niger qui passe de 3 à 4, déconseillant à tout ressortissant américain de se rendre dans le pays en raison de la situation sécuritaire sur place.

Il précise avoir réduit les activités à l'ambassade des Etats-Unis à Niamey et cesser toutes les opérations quotidiennes, soulignant qu'ils ne peuvent intervenir qu'en cas d'urgence.

Un certain nombre de citoyens américains sont montés à bord de vols de rapatriement français et italien mercredi au départ de Niamey, mais les Etats-Unis n'ont ordonné aucune évacuation générale de leurs ressortissants.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est entretenu avec le président Bazoum mercredi, réitérant le soutien des Etats-Unis au rétablissement du président élu dans ses fonctions, en accord avec les pays d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

"Les Etats-Unis sont résolus à trouver un règlement pacifique qui permettra au Niger de rester un partenaire fort dans la sécurité et le développement de la région", affirme un communiqué du porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

M. Blinken s'était déjà entretenu avec le président nigérien mardi, ainsi qu'au début de la crise, et a multiplié les appels aux partenaires des Etats-Unis dans la région, dont le Nigeria et l'Union africaine.

Les Etats-Unis ont condamné avec force le renversement du président Bazoum mais, contrairement à la France et d'autres pays européens, n'avaient pas ordonné d'évacuations jusque-là ni suspendu leur aide au Niger, qui se chiffre à plusieurs centaines de millions de dollars.

Interrogé lors d'un point presse mercredi, le porte-parole du département d'Etat avait affirmé qu'il n'y avait aucune indication de menaces visant des Américains au Niger ou les installations américaines comme l'ambassade.

"Globalement, la situation à Niamey reste calme, mais elle est mouvante", a-t-il dit.

Les Etats-Unis disposent aussi de quelque 1.000 soldats déployés dans le pays dans le cadre de la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel.

la France exige la sécurité de son ambassade

La France a demandé "aux forces de l'ordre nigériennes de prendre les dispositions nécessaires pour s'assurer que la sécurité des emprises diplomatiques étrangères à Niamey, particulièrement celles de la France, sera pleinement garantie" lors de manifestations prévues ce jeudi.

"Alors que plusieurs appels à manifester sont diffusés pour le 3 août, la France rappelle que la sécurité des emprises et des personnels diplomatiques sont des obligations au titre du droit international, et notamment des Conventions de Vienne", souligne le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

C'est précisément une manifestation violente contre l'ambassade de France dimanche dernier à Niamey, qui a conduit, mardi, le gouvernement français à lancer une opération d'évacuation de ses ressortissants.

Au cours de cette manifestation, qui a eu lieu quelques jours après le coup de force de militaires putschistes contre le président nigérien Mohamed Bazoum, des vitres avaient été cassées, et des manifestants pro-putschistes, scandant des slogans anti-français, avaient tenté de pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade française.

Le général Abdourahamane Tiani, qui a pris le pouvoir à Niamey à la tête de militaires putschistes, a estimé mercredi soir que les Français "n'ont aucune raison objective de quitter le Niger".

Agences