Marlène Schiappa / Photo: Reuters (Reuters)

La France est secouée par des allégations selon lesquelles des fonds destinés à lutter contre "l'extrémisme" dans le pays auraient plutôt ciblé des groupes luttant contre les préjugés anti-musulmans et auraient même été utilisés pour cibler une agence de presse d'un pays à majorité musulmane.

L’établissement du Fonds Marianne de 2,5 millions d'euros (2,7 millions de dollars) a été annoncé en avril 2021, à la suite du meurtre horrible d'un professeur d'histoire à Paris, comme mesure pour endiguer la montée du "séparatisme" dans le pays, selon le gouvernement français.

La création du fonds a été pilotée par Marlène Schiappa, actuellement ministre déléguée à la citoyenneté, et la gestion du fonds a été confiée au Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR).

En mars, la chaîne de télévision française France 2 a rapporté que certaines organisations caritatives avaient illégalement bénéficié du financement public tandis que le quotidien Le Monde a écrit le 3 juin que le fonds avait également été utilisé pour cibler l'agence turque Anadolu et son correspondant en France.

Les allégations ont fait l'objet d'une enquête par les procureurs.

Le Sénat a également formé une commission d'enquête et entendu le témoignage de Christian Gravel, secrétaire général du comité responsable du fonds. La semaine prochaine, Schiappa doit être interrogé par le Sénat.

Gravel a démissionné mardi suite aux allégations liées à l'utilisation abusive du fonds.

Il a été rapporté qu'après que Gravel a repris le comité, la position politique de l'institution a complètement changé. Au lieu de l'extrémisme, l'organisation a ciblé des associations appartenant à des musulmans du pays et des individus impliqués dans la lutte contre l'islamophobie.

Mathilde Panot, chef du groupe de gauche La France Insoumise à l'Assemblée nationale, a déclaré mardi à BFMTV que la responsabilité politique revient à Schiappa et non pas aux fonctionnaires et qu'elle devrait donc démissionner.

​​​​​​​Dans ses entretiens face à la presse, Marlène Schiappa a nié tout acte répréhensible.

AA