Les premiers résultats des "midterms" confirment les bastions des deux camps / Photo: AP (AP)

En menant une campagne acharnée sur l'inflation, J.D Vance, l'un des poulains du milliardaire républicain, a décroché le poste très convoité de sénateur dans l'Ohio -- un des bastions industriels et agricoles de l'Amérique.

Handicapé par une hausse des prix record, Joe Biden pourrait perdre le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat lors de ces scrutins de mi-mandat traditionnellement défavorables au parti au pouvoir, et de voir son action paralysée pour les deux prochaines années.

Son prédécesseur Donald Trump, qui a soutenu avec vigueur un grand nombre de candidats républicains -- il était en meeting lundi soir dans l'Ohio -- mise pour sa part sur le succès de ses lieutenants pour se lancer sous les meilleurs auspices dans la course à la présidentielle 2024. Il a promis "une très grande annonce" le 15 novembre.

Le milliardaire de 76 ans a d'ailleurs tenu à se montrer présent lors de cette soirée électorale, faisant mardi une courte déclaration télévisée, relativement décousue, pour se féliciter du succès de quelques-uns de ses nombreux candidats dans les divers scrutins.

Incertitude au Congrès

Mais le camp démocrate ne restait pas bredouille. Il a arraché aux conservateurs deux postes de gouverneurs aux républicains: dans le Maryland et le Massachusetts, où Maura Healey sera la première lesbienne à la tête d'un Etat. Joe Biden l'a d'ailleurs appelée immédiatement pour la féliciter.

Le parti du dirigeant démocrate de 79 ans s'est aussi épargné une grosse frayeur en conservant le contrôle de l'Etat de New York, où les républicains croyaient être en mesure de déloger la gouverneure Kathy Hochul.

Reste le Congrès: les enquêtes d'opinion prédisent une large victoire des républicains à la Chambre, un scénario classique dans la politique américaine, où les "midterms" tournent souvent à la sanction pour le parti de la Maison Blanche.

Mais la "vague géante" rouge - la couleur des républicains - promise par Donald Trump, ne s'était pas encore matérialisée mardi soir, le dépouillement étant loin d'être achevé.

"Ce n'est certainement pas une vague républicaine, ça c'est sûr", a estimé l'influent sénateur Lindsey Graham, un proche de l'ancien président, sur NBC.

Le contrôle du Sénat est lui d'autant plus incertain. Tout dépendra de quelques Etats-clé, comme la Géorgie, l'Arizona, la Pennsylvanie, où les compétitions étaient serrées.

En Pennsylvanie justement, Lasaine Latimore, une Afro-Américaine de 77 ans assistant à la soirée électorale dans un restaurant de "Soul food" de Pittsburgh, confiait espérer une victoire des démocrates "parce qu'ils sont plus du côté du peuple".

"Je veux juste une assurance santé et plus d'argent pour mes soins dentaires et mes lunettes", ajoutait-elle, faisant écho à la campagne de Joe Biden qui a tenté de se présenter comme le président de la classe moyenne, attentif aux besoins des plus modestes.

Sensation DeSantis

Alors que les bureaux de vote fermaient les uns après les autres, et en attendant de voir où basculait le Congrès américain, l'attention se portait aussi sur les élections aux postes de gouverneurs. Et en particulier sur la Floride, où le gouverneur sortant Ron DeSantis a été réélu de manière triomphale.

Etoile montante du camp conservateur, possible prétendant à la Maison Blanche en 2024, il s'est félicité dans un discours offensif d'avoir fait de cet Etat du sud, longtemps considéré comme penchant tantôt à gauche, tantôt à droite, une "terre promise" pour les républicains, où "l'idéologie +woke+ vient mourir". Et où le sénateur républicain sortant Marco Rubio a d'ailleurs aussi été réélu.

"Je ne fais que commencer le combat", a promis le gouverneur âgé de 44 ans.

De quoi titiller son potentiel rival à l'investiture et autre résident de Floride... l'ancien président Donald Trump.

AFP