Le thé turc, un rituel incontournable pour l’ambassadeur Hervé Magro / Photo: AA (AA)

"Je ne commence jamais la journée sans mon thé, c’est presque une question de survie d’avoir mon thé le matin pour commencer", a confié Hervé Magro, l’Ambassadeur de France à Ankara dans une interview à l’Agence Anadolu à propos du thé turc et de cette culture qui a récemment intégré la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

"J’en consomme quotidiennement, sans doute beaucoup plus que je devrais d’ailleurs", a-t-il indiqué.

"Nous avions quelqu’un qui nous faisait le thé tous les jours à l’Ambassade, quand j’étais dans mon premier poste diplomatique. Et c’était toujours un moment particulier. C’était quelqu’un qui me tient beaucoup à cœur et qui est décédé maintenant. Mais voilà, c’était la cérémonie du matin quand j’arrivais, avec le thé turc. Et c’est ce souvenir là que j’ai du thé, c’est lié à cette personne aussi", se remémore-t-il à propos de sa première rencontre avec le thé turc à la période où il exerçait son premier poste diplomatique.

"Le thé turc, c’est la convivialité"

Il s’est dit tout à fait d’accord avec la définition du thé turc de l’UNESCO qui le qualifie de la manière suivante: "La culture du thé est une pratique sociale importante qui témoigne de l’hospitalité turque, crée et maintient des liens sociaux et sert à célébrer les moments importants de la vie des communautés."

"Je ne vois pas ce que je pourrais ajouter à ce qu’a dit l’UNESCO. Pour moi, c’est exactement ça. C’est-à-dire que le thé, c’est la rencontre avec les gens. Quand on va faire ses courses, quand on rentre dans des boutiques, on discute avec les vendeurs et vendeuses, quand on a une discussion avec quelqu’un, tout de suite on nous propose du thé. Et donc oui, pour moi c’est ça, le thé turc c’est la convivialité", a-t-il noté.

"Le thé quand on le boit dans d’autres contextes, parce que je bois aussi d’autres thé, je fais mes propres mélanges. Je dirais que c’est plus un plaisir personnel. Tandis que le thé turc c’est vraiment quelque chose qu’on partage avec les autres. Et je crois que c’est ça qui fait une grosse différence", a-t-il poursuivi.

Il a également affirmé avoir l’habitude de préparer toutes sortes de thé.

"En réalité, le thé turc je n’ai presque pas besoin de le préparer parce qu’on le boit naturellement, surtout quand je suis en Turquie, on en boit tous les jours. A chaque fois qu’on a des rendez-vous, comme je le disais tout à l’heure, on a le thé turc. Par contre, ça m’arrive plutôt quand je suis en France. Pour le coup, on en boit moins évidemment en France, et puis en France c’est plutôt des thés différents, des thés aux fruits, des mélanges de thé etc. Et donc là, effectivement, de temps en temps, un thé turc… justement ça rappelle aussi autre chose. Ça fait partie aussi de ce moyen de se souvenir de ce que c’est que la Turquie, le thé et les amis", a-t-il précisé.

Enfin, pour lui, il est tout à fait normal que les Turcs soient les plus gros consommateurs de thé au monde car il estime que chaque pays a ses spécificités et que c’est lié à l’histoire du pays et à sa propre production.

"La Turquie est le cinquième producteur au monde, c’est normal que le thé fasse partie de la gastronomie locale, la production locale est liée à cette consommation-là", a-t-il conclu.

AA