Le président du Sri Lanka démissionne, scènes de liesse à Colombo (AP)

Le président du Parlement, Mahinda Yapa Abeywardena, a dit espérer boucler la désignation d'un nouveau chef de l'Etat d'ici sept jours. L'élection d'un nouveau président par le Parlement a été annoncée pour le 20 juillet.

Gotabaya Rajapaksa, dont la résidence et les bureaux ont été pris d'assaut par des manifestants samedi dernier, a quitté le Sri Lanka mercredi pour les Maldives à bord d'un avion militaire avant de rejoindre Singapour le lendemain.

L'officialisation de sa démission a déclenché des scènes de liesse à Colombo, la capitale sri-lankaise.

"Nous sentons que nous, le peuple, quand nous nous unissons, sommes capables de tout", a déclaré un enseignant de 34 ans, Arunanandan, installé avec d'autres protestataires dans un campement érigé il y a trois mois face à la présidence.

"Nous sommes le vrai pouvoir dans ce pays", a-t-il dit.

Dans l'attente de l'élection d'un nouveau président, le Premier ministre Ranil Wickremesinghe assurera les fonctions de chef d'Etat par intérim. Il apparaît comme le candidat le plus probable du parti au pouvoir pour succéder à Gotabaya Rajapaksa, même si aucune décision n'a encore été arrêtée.

Les manifestations de rue contre l'inflation et les pénuries au Sri Lanka ont culminé le week-end dernier avec la prise d'assaut par des centaines de milliers de personnes des bâtiments gouvernementaux à Colombo, imputant à la famille Rajapaksa et ses alliés la responsabilité de la crise.

Le pays de 22 millions d'habitants a quasiment épuisé ses réserves en dollars pour financer ses importations et fait défaut en avril dernier sur sa dette extérieure.

Des files d'attente interminables devant les stations service sont devenues quotidiennes, les écoles ont été fermées et le gouvernement a ordonné aux employés de bureau de travailler à domicile afin d'économiser du carburant.

L'inflation a atteint 54,6% le mois dernier et la banque centrale avertit qu'elle pourrait s'élever à 70% dans les mois à venir.

Le Sri Lanka a entamé des discussions préliminaires avec le Fonds monétaire international sur un éventuel plan de renflouement, mais les négociations ont été interrompues par la crise politique des derniers jours.

Reuters