France : Le gouvernement de Borne dévoilé, les surprises Catherine Colonna et Pap Ndiaye (AFP)

Quatre jours après la nomination d'Elisabeth Borne à Matignon, le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler a annoncé, vendredi, les membres du gouvernement dirigé par la nouvelle Première ministre.

Il compte 27 membres, dont 13 femmes - 17 ministres, six ministres délégués, quatre secrétaires d'Etat.

Le premier conseil des ministres aura lieu lundi à 10h00.

En dépit de la volonté de renouveau du chef de l'Etat, réélu le 24 avril pour un mandat de cinq ans avec la promesse d'une méthode inédite de gouvernance, la nouvelle équipe gouvernementale s'inscrit dans la continuité, avec une tonalité droitière marquée.

Une coloration politique qui peut paraître paradoxale eu égard aux engagements d'Emmanuel Macron d'ouvrir le prisme de l'exécutif à la gauche et aux écologistes après la présidentielle.

Au nombre des surprises, la nomination de la chiraquienne historique Catherine Colonna, actuel ambassadeur de France à Londres, qui fut ministre déléguée aux Affaires européennes de 2005 à 2007 dans le gouvernement de Dominique de Villepin.

Cette experte des dossiers diplomatiques succède à Jean-Yves Le Drian au ministère des Affaires étrangères.

Un historien Rue de Grenelle

Autre distinction surprise et symbolique: l'historien Pap Ndiaye, directeur du musée de l'Histoire de l'immigration, spécialiste de la question noire et les pratiques de discrimination raciale en France et aux Etats-Unis, est nommé à l'Education nationale en remplacement de Jean-Michel Blanquer. Il avait soutenu le socialiste François Hollande pour l'élection présidentielle de 2012.

Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, ex-membres des Républicains (LR), conservent leur portefeuille : Economie et Finances pour le premier dans un périmètre redéfini avec l'ajout de la Souveraineté industrielle et num érique, l'Intérieur pour le second.

Autre transfuge de droite, proche d'Edouard Philippe apprécié de la "Macronie", Sébastien Lecornu hérite du prestigieux ministère des Armées, en remplacement de Florence Parly, après s'être chargé des Outre-mer dans le gouvernement précédent.

Guerini entre au gouvernement

Les fidèles du président de la République et "macronistes" de la première heure restent: Clément Beaune, confirmé aux Affaires européennes, Gabriel Attal, qui laisse le porte-parolat pour le ministère délégué aux Comptes publics, une promotion là encore.

La ministre déléguée sortante à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, devient ministre de la Transition énergétique, la ministre sortante de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, devient ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

Olivia Grégoire, ex-secrétaire d'Etat à l'Economie sociale, est promue porte-parole du gouvernement.

Nouvel entrant, Stanislas Guerini, délégué général de Renaissance (ex-La République en Marche), se voit offrir un portefeuille important, la Transformation et la Fonction publiques. Ainsi que la députée sortante LREM Yaël Braun-Pivet, promue au ministère des Outre-mer.

Olivier Véran passe de la Santé aux Relations avec le Parlement. C'est l'e x-ministre de l'Autonomie Brigitte Bourguignon qui reprend son portefeuille.

Julien Denormandie (Agriculture) quitte toutefois l'aventure.

Le ministère de la Justice reste sous la houlette d'Eric Dupond-Moretti, pourtant contesté au sein des professions judiciaires.

Le centriste Marc Fesneau, proche de François Bayrou, passe des Relations avec le Parlement à l'Agriculture.

L'ex-socialiste Olivier Dussopt, fondateur de "Territoires de progrès" qui représente l'aile gauche de la majorité sortante, quitte ses précédentes fonctions de ministre délégué aux Compte s publics sous Jean Castex pour se charger du Travail, du Plein Emploi et de l'Insertion.

L'actuelle conseillère Culture et Communication de l'Élysée, la Franco-Libanaise Rima Abdul Malak, qui fit ses premières armes politiques avec le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë, est nommée ministre de la Culture.

Amélie Oudéa-Castéra, directrice générale de la Fédération française de tennis, est nommée ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, dans un ministère de plein exercice.

Reuters