France : le Burkini revient sur le devant de la scène politique (DPA)

Alors que la municipalité de Grenoble a acté lundi sur proposition du maire, Eric Piolle, l’autorisation de pouvoir se baigner dans les piscines municipales avec un maillot de bain couvrant tout le corps, il fait l’objet des plus vives critiques, et ce jusque dans les rangs du gouvernement.

Avant même l’adoption de cette délibération, le préfet de l’Isère a, d’ailleurs, annoncé par voie de communiqué que si le burkini venait à être autorisé dans les piscines grenobloises, il saisirait la justice administrative pour faire annuler la mesure.

Une prise de position rapidement confirmée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, mardi soir.

Le locataire de Beauvau a, en effet, dénoncé sur ses réseaux sociaux, ce qu’il qualifie « d’insupportable provocation communautaire » et annoncé avoir donné instruction au préfet de déférer la mesure devant la justice pour en obtenir le retrait pur et simple.

Pour ce faire, il précise vouloir user d’une disposition qui est contenue dans la loi contre le séparatisme entrée en vigueur en août 2021, et qui permet aux autorités, en vertu d’un « déféré-laïcité », d’obtenir la suspension d’une décision portant « gravement atteinte au principe de laïcité et de neutralité du service public ».

Le tribunal administratif devrait donc, dans les prochains jours, statuer sur l’autorisation du burkini dans les piscines, alors que ses détracteurs invoquent le principe de laïcité pour le rejeter.

Il est néanmoins important de souligner que la question du port du burkini s’est déjà retrouvée devant le tribunal administratif puis devant le Conseil d’Etat suite à son interdiction sur les plages en 2016, dans plusieurs municipalités, dont celle de Villeneuve Loubet.

L’interdiction avait ainsi été levée par le Conseil d’Etat, considérant qu’une telle mesure avait « porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales ».

AA