L’Azerbaïdjan rejette la résolution du Sénat français appelant à des sanctions contre Bakou (Others)

L'Azerbaïdjan a rejeté, mercredi, une résolution du Sénat français appelant à imposer des sanctions contre Bakou et à son retrait du territoire libéré de l'occupation arménienne en 2020.

La résolution est "complètement éloignée de la vérité, présente des dispositions fallacieuses et calomnieuses et, ayant le caractère d'une pure provocation, elle tend à saper le processus de normalisation des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie", peut-on lire dans un communiqué du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères.

Tout en notant que la résolution n'était pas juridiquement contraignante, le ministère a déclaré que celle-ci démontrait une fois de plus la "position politique biaisée et partiale de la France, pays ayant pourtant déclaré son intention de contribuer au processus de normalisation".

Et de renchérir : "De manière générale, toutes les affirmations farfelues mentionnées dans la résolution sont un nouvel indicateur de l'ignorance de ses auteurs concernant les faits historiques et la situation qui prévaut actuellement dans la région."

Le communiqué souligne que le Sénat français a occulté l'occupation du territoire azerbaïdjanais par l'Arménie pendant près de trois décennies, soulignant que le Haut-Karabakh est reconnu internationalement comme un territoire azerbaïdjanais.

"Les droits et la sécurité de la population arménienne vivant dans cette région sont une question interne à l'Azerbaïdjan, et ils seront assurés conformément à la Constitution", ajoute le communiqué.

Les relations entre les deux anciennes républiques soviétiques sont tendues depuis 1991, lorsque l'armée arménienne a occupé le Haut-Karabakh, également connu comme le Nagorno-Karabakh, un territoire reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, ainsi que sept régions adjacentes.

De nouveaux affrontements ont éclaté en septembre 2020, et, au cours du conflit qui a duré 44 jours, l'Azerbaïdjan a libéré plusieurs villes et plus de 300 localités et villages qui étaient occupés par l'Arménie depuis près de 30 ans.

Un accord tripartite a été négocié par la Russie pour mettre fin à la guerre en novembre 2020. Le cessez-le-feu est considéré comme une victoire pour l'Azerbaïdjan et une défaite pour l'Arménie, dont les forces armées se sont retirées conformément à l'accord.

L'ambassadrice de l'Azerbaïdjan en France, Leyla Abdullayeva, a pour sa part déclaré sur Twitter : "La résolution du Sénat français du 15 novembre 2022 montre une fois de plus une position partiale et éloignée des réalités du terrain, elle ne sert pas le processus de normalisation entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie et nuit aux efforts de consolidation de la paix dans la région."

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et son homologue français Emmanuel Macron avaient évoqué le processus de normalisation entre Bakou et Erevan lors de l’entretien téléphonique que les deux hommes ont eu samedi.

AA