Destruction massive dans le complexe hospitalier Al Shifa à Gaza / Photo: Reuters (Reuters)

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza a affirmé lundi que l'armée israélienne a retiré ses chars de l'hôpital Al-Shifa, le plus grand du territoire palestinien assiégé, disant y avoir découvert des dizaines de cadavres.

"Des dizaines de corps de martyrs, certains en état de décomposition, ont été retrouvés dans l'enceinte et aux abords de l'hôpital Al-Shifa", a indiqué le ministère dans un communiqué, précisant que les dégâts matériels sont "très importants" sur l'ensemble des bâtiments.

Des sources médicales ont fait savoir que des centaines de corps ont été retrouvés dans le complexe médical et dans les rues et routes qui l'entourent, à l'ouest de la ville de Gaza.

L'armée israélienne avait lancé il y a deux semaines une attaque massive contre ce complexe hospitalier situé dans le nord de la bande de Gaza, avant de retirer ses forces lundi à l’aube.

La radio militaire israélienne a déclaré que ses forces “ont tué 200 Palestiniens, arrêté 500 autres, et arrêté environ 900 personnes et les ont soumises à une enquête au cours de l'opération militaire” qu'elles ont menée au complexe médical et ses environs.

Dimanche, le directeur de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait indiqué que 21 patients de l'hôpital Al-Shifa étaient morts depuis le début de l'opération israélienne.

Selon lui, il reste dans cet hôpital 107 patients, dont quatre enfants et 28 malades dans un état critique. "Beaucoup ont des plaies infectées et sont déshydratés" et depuis samedi, "il ne reste plus qu'une bouteille d'eau pour 15 personnes", a encore affirmé le patron de l'OMS sur le réseau social X.

L'armée israélienne avait déjà mené une attaque similaire en novembre, accusant le mouvement palestinien Hamas - qui dément - de se servir de cet hôpital comme d'un centre de commandement.

Nouvelles frappes

Près de six mois après le début de la guerre israélienne lancée sur Gaza, le bilan des victimes ne cesse de s’alourdir avec plus de 32.782 morts, selon le ministère de la Santé à Gaza.

Le territoire palestinien assiégé a été meurtri dimanche par de nouvelles frappes israéliennes, dont l'une a visé un hôpital selon l'ONU.

D'après le directeur de l'OMS, une institution de l'ONU, "un campement dans l'enceinte de l'hôpital Al-Aqsa a été touché par une frappe aérienne israélienne", faisant quatre morts.

Une équipe de l'OMS était au moment de la frappe en mission dans cet hôpital de Deir el-Balah (centre), a précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X. L'armée israélienne a de son côté fait état d'une "frappe précise contre un centre de commandement opérationnel du Jihad islamique et des terroristes positionnés dans la cour de l'hôpital Al-Aqsa".

L'armée israélienne a par ailleurs annoncé lundi que 600 de ses soldats sont morts depuis le 7 octobre, dont 256 dans la bande de Gaza.

Des négociations dans l’impasse

Un accord de trêve entre Israël et le Hamas reste loin, malgré les appels des organisations internationales, alertant sur un risque de famine pour la majorité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza assiégée par Israël.

"Il n'est pas encore question d'un nouveau cycle de négociations", a assuré dimanche un responsable du Hamas, Osama Hamdan, dans un communiqué.

Ces derniers mois, des discussions indirectes via les médiateurs internationaux -Egypte, Qatar, Etats-Unis - se sont tenues à Doha ou au Caire.

M. Netanyahou avait accusé le Hamas d'avoir "durci" sa position" en vue d'une trêve, alors qu'Israël a fait selon lui "preuve de souplesse".

Netanyahou déterminé à envahir Rafah

Les États-Unis et Israël devraient se réunir lundi virtuellement, dans le but de discuter des propositions alternatives de l’administration Biden concernant une éventuelle invasion militaire israélienne de Rafah, comme l’ont confirmé quatre responsables israéliens et américains s’adressant à Axios.

Initialement prévue la semaine dernière, la réunion est devenue une source de discorde entre le Premier ministre israélien et le président Biden.

Les tensions se sont intensifiées après que les États-Unis se soient abstenus d'opposer leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU la semaine dernière, qui appelait à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération de tous les otages.

En réponse, Netanyahou avait annoncé l’annulation de la réunion pour protester contre le manque de soutien perçu de la part des États-Unis.

Agences