L'accord trilatéral de Sotchi réaffirme la volonté de normalisation, de paix et de sécurité (Reuters)

Les présidents russes, azerbaïdjanais et le premier ministre arménien ont réaffirmé leur engagement pour une normalisation complète des relations entre Bakou et Erevan et en faveur de la paix, de la stabilité, de la sécurité et du développement économique durable du Caucase du Sud, peut-on lire dans une déclaration conjointe publiée à l'issue des pourparlers trilatéraux qui se sont déroulés, lundi, à Sotchi.

La déclaration conjointe, publiée sur le site officiel de la présidence russe, indique que toutes les parties sont convenues de l'importance de créer un climat de dialogue positif entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, et de la nécessité de nouer des contacts interparlementaires trilatéraux.

"D’un commun accord, cette réunion a été très utile. À mon avis, elle a créé une très bonne atmosphère pour de potentiels accords futurs portant sur certaines questions fondamentales", a déclaré le président russe Vladimir Poutine à l'issue de la réunion.

Poutine a souligné que les parties ne pouvaient pas s'entendre sur tout ce qui concerne le Haut-Karabakh, ajoutant que certaines parties devraient être retirées du texte "préalablement élaboré par les spécialistes."

Il a assuré que Moscou ferait tout pour un règlement définitif des différends opposant l'Arménie à l'Azerbaïdjan.

"La Fédération de Russie reste en contact avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan afin de poursuivre le dialogue et de mettre fin au conflit dans cette région", a souligné Poutine.

"Notant la contribution essentielle du contingent russe de maintien de la paix pour assurer la sécurité dans la zone de déploiement, ils (les trois dirigeants) ont souligné l'importance de ses efforts pour stabiliser la situation dans la région", indique le Kremlin.

Au cours des pourparlers trilatéraux, les trois dirigeants ont également convenu de s'abstenir de tout recours ou menace de recours à la force et de résoudre les problèmes "sur la seule base de la reconnaissance mutuelle de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'inviolabilité des frontières, conformément à la Charte des Nations unies et à la Déclaration d'Alma-Ata de 1991", enchérit la présidence russe. Il est également précisé que la Russie fournira "toute l'assistance possible" pour préparer une "solution mutuellement acceptable" en vue d'un traité de paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie permettant de "parvenir à une paix pérenne dans la région".

"Les dirigeants de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie se sont félicités de la volonté de la Russie de continuer à contribuer, de toutes les manières possibles, à la normalisation des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, en assurant la stabilité et la prospérité dans le Caucase du Sud" conclut le communiqué.

Le Président russe s'était auparavant entretenu séparément avec les dirigeants azerbaïdjanais et arméniens, en mettant l'accent sur les différents points abordés par MM. Ilham Aliyev et Nikol Pashinyan lors de la réunion trilatérale.

Des affrontements meurtriers à la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie avaient fait près de 300 morts en septembre dernier.

Les relations entre les deux anciennes républiques soviétiques sont tendues depuis 1991, lorsque l'armée arménienne a occupé le Haut-Karabakh, un territoire reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.

Au terme de 44 jours de combats, à l'automne 2020, Bakou a libéré plusieurs villes, villages et localités de l'occupation arménienne, ce qui a abouti à une trêve négociée par Moscou. L'accord de paix est célébré comme un triomphe en Azerbaïdjan.

AA