L'armée israélienne s'enlise à Gaza, six mois après y être entrée. / Photo: AA / Photo: Reuters (Reuters)

Alors que l’opération militaire israélienne à Gaza dure depuis plus de six mois, les combats de ces derniers jours se sont concentrés dans le centre de l’enclave palestinienne, dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au nord de Deir Al-Balah, l'une des rares zones que les troupes israéliennes n'ont pas encore attaquées. Les forces israéliennes se sont retirées du camp mercredi soir, ont indiqué des habitants et certains médias israéliens.

Dans une morgue d'un hôpital de Deir Al-Balah, des membres de la famille Al-Nouri hurlaient de tristesse et de colère face aux corps dans des sacs mortuaires. Les autorités ont déclaré que 11 personnes avaient été tuées mardi dans une frappe israélienne contre la maison familiale.

"Oh peuples du monde, ce qui se passe est grave ! Ayez pitié de nous ! Arrêtez la guerre !... Des enfants meurent dans les rues !", a déclaré un homme en pleurs dans l’hôpital bondé.

Dans la ville méridionale de Rafah, une frappe aérienne israélienne sur une maison a tué sept Palestiniens, dont une femme et trois enfants, ont indiqué des médecins.

Israël affirme qu'il discutera d'une pause pour obtenir la libération des otages, mais qu'il ne cessera pas les combats tant que le Hamas ne sera pas éliminé. Le groupe palestinien, de son côté, maintient qu'il ne libérera pas d'otages sans une trêve mettant fin à la guerre.

Sur le terrain diplomatique, le Qatar est en train de "réévaluer" sa médiation entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré mercredi le Premier ministre de ce pays du Golfe qui joue un rôle de premier plan dans les tractations pour une trêve dans la bande de Gaza.

"Nous sommes en train de procéder à une réévaluation globale de notre rôle", a déclaré, lors d’une conférence de presse conjointe, Mohammed Ben Abdelrahmane Al Thani, premier ministre et ministre des Affaires étrangères avec son homologue turc, Hakan Fidan.

Il a estimé qu'il y a eu "une atteinte au rôle du Qatar" et que son pays prendrait au "moment opportun une décision" sur la poursuite ou non de son implication dans les tractations visant à parvenir, notamment, à une trêve entre le mouvement de résistance palestinien Hamas et Israël.

La situation humanitaire se dégrade à Gaza. Avec la perspective d’une famine qui se profile, les États-Unis et Israël affirment que l’accès à l’aide s’est amélioré ce mois-ci. Mais les agences humanitaires soutiennent que les réserves de nourriture et de médicaments sont encore trop limitées pour éviter une catastrophe.

"Dans toute la bande de Gaza, une famine provoquée par l'homme resserre son emprise", a déclaré Philippe Lazzarini, chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), devant le Conseil de sécurité de l'ONU, composé de 15 membres. "Dans le nord, des nourrissons et de jeunes enfants ont commencé à mourir de malnutrition et de déshydratation. De l'autre côté de la frontière, de la nourriture et de l'eau potable attendent."

Tension à la frontière entre Israël et le Liban

À la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les combats transfrontaliers entre les forces israéliennes et le Hezbollah présentent un risque d'escalade, le mouvement libanais a déclaré avoir lancé des missiles et des drones sur une installation militaire dans le nord d'Israël. Et ce, en représailles aux frappes israéliennes qui ont abattu des combattants de cette organisation.

Depuis le début de la guerre israélienne sur Gaza, le Hezbollah mène des attaques quotidiennes contre Israël.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

Israël a annoncé, pour la troisième journée consécutive, plusieurs blessés dans des attaques du Hezbollah, qui a notamment intensifié le recours aux drones explosifs.

Les échanges de tirs, qui se sont accentués, interviennent dans un contexte régional extrêmement tendu après une attaque inédite de l'Iran contre Israël, qui dit vouloir riposter.

L'armée israélienne a déclaré mercredi "qu'un certain nombre de missiles antichars et de drones ont été identifiés alors qu'ils traversaient la frontière depuis le territoire libanais vers le village d'Arab Al-Aramche dans le nord d'Israël", faisant état de 14 soldats blessés, dont six grièvement.

Elle a indiqué avoir bombardé le lieu d'où sont partis les tirs et un "complexe militaire" du Hezbollah à Aïta el-Chaab, dans le sud du Liban.

Mardi, Israël a affirmé que ses frappes dans le sud du Liban avaient tué deux commandants locaux du Hezbollah et un troisième membre du mouvement.

La formation libanaise, qui a confirmé que trois de ses membres avaient été tués, a lancé des salves de roquettes en représailles.

Plus tôt, une autorité locale dans le nord d'Israël avait indiqué que trois personnes avaient été blessées lors d'une frappe de drones menée depuis le Liban.

Plus de six mois de violences transfrontalières ont fait 368 morts, côté libanais, essentiellement des combattants du Hezbollah mais également quelque 70 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, dix soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée. Des dizaines de milliers d'habitants ont dû fuir la zone de part et d'autre de la frontière.


TRT Français et agences