Face- à -face entre manifestants et policiers au campus de l'université de Columbia à New York, le 26 avril 2024 / Photo: AA (AA)

La vague de révolte des étudiants américains contre la guerre à Gaza se propage déjà dans tout le pays et au-delà pour atteindre, même, le Canada voisin.

Une centaine de manifestants pro-palestiniens ont été brièvement interpellés par des policiers anti-émeute dans une université de Boston.

L'établissement, la Northeastern University, a annoncé sur X "l'interpellation d'environ 100 individus par la police", en précisant que "les étudiants qui ont présenté leurs cartes de Northeastern U. ont été libérés (...) Ceux qui ont refusé ont été arrêtés".

L'université a annoncé un "retour à la normale" à la mi-journée.

Un campement "illégal" de quelques tentes y a été démantelé par des policiers de l'université et des forces de l'ordre locales en tenue anti-émeute, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

À l'autre bout du pays, les forces de l'ordre de l'université d'État d'Arizona (ASU) ont "arrêté 69 personnes, samedi, après l'installation d'un campement non autorisé", a indiqué l'établissement en accusant la "plupart de ne pas être des étudiants ou membres du personnel de l'ASU". Ces personnes seront "poursuivies pour intrusion illégale".

Et dans le centre des États-Unis, 23 personnes ont été interpellées lorsque la police, munie d'équipements anti-émeute, a évacué un campement installé à l'université de l'Indiana, a rapporté le journal Indiana Daily Student.

- Village de tentes -

La présidence de Columbia, épicentre new-yorkais de la mobilisation estudiantine, a, de son côté, renoncé à faire évacuer, par la police, un "village" de tentes de 200 personnes sur une pelouse de son campus.

Un dirigeant du mouvement y est toutefois interdit d'accès après avoir proféré des menaces antisionistes dans une vidéo datant de janvier dernier. Le jeune homme a présenté, par la suite, ses "excuses", selon CNN, qui a décrit le campus comme "relativement calme", samedi.

La situation s'est, en revanche, tendue à l'université de Pennsylvanie (UPenn), dont la présidente avait démissionné cet hiver après des déclarations devant le Congrès à Washington jugées ambiguës sur la lutte contre l'antisémitisme. À la suite "d'informations crédibles, de cas de harcèlement et d'intimidation", la présidence a ordonné le démantèlement immédiat d'un campement.

En Californie, le campus de l'université polytechnique de Humboldt restera "fermé" pour le reste du semestre, et les cours auront lieu à distance, en raison de "l'occupation" de deux bâtiments, selon un communiqué.

Et au Canada voisin, un campement a été érigé, pour la première fois, à l'université McGill de Montréal où le mouvement dure depuis février. L'établissement s'inquiète d'un “risque d'escalade et de confrontation".

- Policiers anti-émeute -

Les images de policiers anti-émeute interpellant des étudiants, à l'appel de dirigeants d'universités, ont fait le tour du monde.

Elles font écho au soulèvement de campus américains durant la guerre du Vietnam, voire à un souvenir douloureux, celui de la Garde nationale de l'Ohio ouvrant le feu, en mai 1970, à l'université d'État de Kent, tuant quatre étudiants qui manifestaient de manière pacifique.

Le mouvement de solidarité avec Gaza a pris une tournure politique à sept mois de l'élection présidentielle américaine, entre allégations d'antisionisme et d'antisémitisme et défense de la liberté d'expression, un droit constitutionnel aux États-Unis.

Le pays compte le plus grand nombre de juifs au monde derrière Israël (quelque six millions) et aussi des millions d'Américains arabo-musulmans.

Toute la semaine à travers les États-Unis, étudiants et activistes pro-palestiniens ont été interpellés et le plus souvent relâchés sans poursuites en justice.

Et dans ces rassemblements, des étudiants juifs de gauche et antisionistes soutiennent la cause palestinienne, keffieh sur les épaules, dénonçant même un "génocide" qui serait perpétré par Israël.

Mais d'autres jeunes juifs américains expriment leur malaise et leur peur face à des slogans qu’ils ont qualifiés ”d’antisémites”.

Pour rappel, la guerre israélienne sur Gaza, lancée le 7 octobre 2023, a fait près de 35.000 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé à Gaza.


TRT Français et agences