France: un membre du Conseil départemental de Mayotte suggère de “tuer les migrants” / Photo: AFP (AFP)

"Ces voyous, ces délinquants, ces terroristes, à un moment, il faut peut-être en tuer. Je pèse mes mots. [...] S'il n'y en a pas un qui est tué, il y en aura toujours d'autres qui vont oser tuer des policiers", a déclaré l'élu au micro de la chaîne de télévision locale, Mayotte La 1ere, alors qu'il faisait référence aux migrants illégaux qui sont visés par l'opération d'expulsion "Wuambushu", lancée ce lundi dans le département français d'Outre-mer.

La déclaration de l'élu territorial a mené le journaliste à l'interrompre, tout en provoquant des réactions de divers horizons.

Dans une publication sur Twitter, le sénateur écologiste apparenté au Parti socialiste (PS) Bernad Jomier a dénoncé cet "appel à tuer", estimant que "la spirale de violences témoigne de l’échec du choix institutionnel".

Au micro de la chaîne locale, Salime Mdéré a, néanmoins, exprimé son espoir de réussite pour l'opération Wuambushu et également qu'elle sera maintenue sur le long terme.

"Parce qu'il ne faudrait pas qu'on expulse quelques centaines de personnes de façon irrégulière à Mayotte et que le lendemain ils reviennent", a conclu le vice-président du conseil départemental de Mayotte.

Les "incitations publiques à la haine, à la violence ou à la discrimination" sont des délits passibles d'un an de prison et de 45 000 euros d'amende, sur le territoire français.

Pour rappel, l’opération "Wuambushu" lancée lundi 24 avril sur l'île de Mayotte avec un déploiement des forces de sécurité, vise à lutter contre "la délinquance" et à mettre fin aux bidonvilles, selon les autorités françaises.

"L’action menée à Mayotte est la restauration de la paix républicaine. C’est une action difficile, mais extrêmement résolue. Ce qui met en danger la population, c’est l’insalubrité, l’insécurité et la non-reconnaissance du droit de propriété. Le préfet fait appel de cette décision", a expliqué, mardi, dans un tweet, Gérald Darmanin, ministre français de l'Intérieur.

Dans un autre développement, le juge des référés a ordonné au préfet de Mayotte de cesser toute opération d'évacuation et de démolition du bidonville "Talus 2" à Majicavo, considérant que la destruction de ce bidonville "met en péril la sécurité" des habitants.

La décision judiciaire a été accueillie par les cris de joie des habitants, alors que la préfecture de Mayotte a annoncé faire appel de cette décision.

Agences