Le Monde: Macron a conclu un "deal" avec Uber pour faciliter ses activités en France (AP)

Le CIJI (Consortium International des journalistes d’investigation) dont font partie le journal Le Monde et Radio France (service public), ont révélé dimanche, des échanges entre Emmanuel Macron, à l’époque où il officiait en tant que ministre de l’Économie, et des dirigeants d’Uber, alors visé par la justice pour ses pratiques fiscales.

Pas moins de 124 000 documents, mails, et autres fichiers, obtenus par The Guardian, ont permis au CIJI de mettre au jour les deals de l’ancien locataire de Bercy, aujourd’hui à l’Elysée.

Selon le journal Le Monde, Emmanuel Macron a conclu un « deal », avec le géant Uber, pour faciliter ses activités en France.

Il aurait été jusqu’à suggérer à la multinationale de rédiger elle-même des amendements afin de les transmettre à des députés de la majorité qui pourraient ensuite les intégrer à la loi Thevenoud venue encadrer les activités de VTC, avant de la faire voter.

Ces propositions d’amendements ont notamment été envoyées par messagerie privée au député Luc Belot.

Pour compenser l’interdiction en France de la plateforme UberPop (permettant à tous de devenir chauffeur Uber), Emmanuel Macron aurait promis à la firme américaine, un aménagement de la loi en simplifiant les conditions d’octroi des licences de VTC.

Dans les faits, les amendements proposés par Uber n'ont finalement pas été adoptés au Palais Bourbon, mais Emmanuel Macron a permis de mettre en application les principaux axes par décret.

L’actuel chef de l’État serait même intervenu en faveur d’Uber en demandant à ses services à Bercy, de calmer les investigations de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).

Depuis la révélation de cette affaire aux multiples ramifications et qui apparaît comme le premier gros scandale du second mandat d’Emmanuel Macron, les réactions se font très virulentes du côté de l’opposition.

« Macron ou le pillage du pays. Conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour (une) multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail. Et ce même, en faisant fi des décisions de justice », a notamment tweeté la cheffe du groupe LFI (La France Insoumise) à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot.

Le député communiste Fabien Roussel à lui aussi rapidement réagi aux faits.

« Révélations accablantes sur le rôle actif joué par Emmanuel Macron, alors ministre, pour faciliter le développement d'Uber en France. Contre toutes nos règles, tous nos acquis sociaux et contre les droits des travailleurs » a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

AA