Elections italiennes: l'Europe divisée entre soutien à l'est et mises en garde à l'ouest (Reuters)

La France sera "attentive" au "respect" des droits humains et du droit à l'avortement, a averti la Première ministre Elisabeth Borne : "Bien évidemment, on sera attentif, (avec) la présidente de la Commission européenne (Ursula von der Leyen), à ce que ces valeurs sur les droits de l'Homme, sur le respect des uns et des autres, notamment le respect du droit à l'avortement, soient respectées par tous", a-t-elle déclaré sur la chaîne BFMTV.

Mme Borne a toutefois estimé qu'il ne "fallait pas brûler les étapes" et rappelé qu'il "appartient désormais au président de la République (Sergio Mattarella) de désigner la présidente ou le président du Conseil".

Le ministre espagnol des Affaires Etrangères José Manuel Albarés a alerté lors d'un petit-déjeuner de presse sur le fait que "les populismes finissent toujours en catastrophe" et estimé que cette victoire intervenait à un moment où "deux modèles s'affrontent" en Europe, sur fond de guerre en Ukraine.

"Un modèle sur lequel parie le gouvernement espagnol et beaucoup d'autres pays en Europe qui est celui de la construction européenne" et un "autre modèle, celui de Vladimir Poutine, un modèle autoritaire dans lequel se retrouvent des forces politiques en Europe et même au sein de ce pays", a-t-il indiqué, en référence au parti d'extrême droite Vox.

De son côté, l'Allemagne attend de l'Italie qu'elle reste "très favorable à l'Europe", a indiqué à la presse Wolfgang Büchner, porte-parole du gouvernement.

"L'Italie est un pays très favorable à l'Europe, avec des citoyennes et des citoyens très favorables à l'Europe, et nous partons du principe que cela ne changera pas", a-t-il lancé.

Un porte-parole du ministère des Finances a lui indiqué que Berlin continuait d'attendre de Rome le respect des règles budgétaires européennes.

Bruxelles espère pour sa part qu'elle aura "une coopération constructive avec les nouvelles autorités italiennes", selon le porte-parole de la Commission européenne, Eric Mamer.

"La Commission et la présidente (Ursula von der Leyen) travaillent avec les gouvernements qui sortent des élections des pays de l'Union européenne. Il n'en va pas différemment dans ce cas-ci", a-t-il dit lors d'une conférence de presse quotidienne de l'exécutif européen.

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, a salué la "grande victoire" de Giorgia Meloni. "Grande victoire! Félicitations!", s'est exclamé M. Morawiecki sur Facebook, utilisant des émojis pour souligner que les deux pays seraient forts ensemble.

En Hongrie, le Premier ministre nationaliste Viktor Orban, par la voix sur Twitter de son directeur politique, le député Balazs Orban, a également félicité Giorgia Meloni, ajoutant que "nous avons plus que jamais besoin d'amis partageant une vision et une approche communes de l'Europe".

Dans plusieurs pays européens, les formations d'extrême droite se sont réjouies de la victoire de Mme Meloni.

"Le peuple italien a décidé de reprendre son destin en main en élisant un gouvernement patriote et souverainiste", a tweeté la française Marine Le Pen, du Rassemblement National (RN).

"Nous jubilons avec l'Italie! Félicitations à toute l'alliance", a estimé en Allemagne Beatrix von Storch, vice-présidente du groupe AfD au Bundestag.

Pour le leader du parti espagnol Vox, Santiago Abascal, Mme Meloni "a montré la voie vers une Europe fière et libre de nations souveraines", estimant que "des millions d'Européens plaçaient leurs espoirs dans l'Italie".

AFP