Ecoutes en Grèce: un ministère aurait autorisé la vente du logiciel espion selon la presse / Photo: Reuters (Reuters)

D'après l'hebdomadaire de centre-droit, qui cite des sources anonymes, "des membres importants et haut placés dans le ministère" avaient des contacts avec des représentants de la société Intellexa qui a commercialisé le logiciel malveillant.

"La société Intellexa a pris l'autorisation pour l'exportation et la vente de ce logiciel du ministère de la gouvernance numérique", écrit le journal.

Parmi les clients intéressés par l'achat du Predator, se trouvaient, selon To Vima, des pays comme l' Arménie, l’Égypte, Oman, l'Arabie Saoudite, ou la Serbie.

Le ministère de la gouvernance numérique a démenti "catégoriquement" ces allégations dans un communiqué.

"Le ministère n'a, dans aucune circonstance, la capacité de donner une autorisation d'exportation ou de vente de quelconque produit", est-il souligné.

Le journal dominical Documento, proche du principal parti de l'opposition Syriza, a également publié ce dimanche une nouvelle liste de 38 personnalités ciblées par le logiciel, parmi lesquelles un métropolite, des hommes politiques, des ministres, des journalistes.

La semaine dernière, l'hebdomadaire avait déjà publié une liste de 33 personnalités publiques, visées par le logiciel.

Parmi les victimes figurent, selon Documento, l'ancien Premier ministre Antonis Samaras, les actuels ministres des Affaires étrangères, des Finances, du Développement, du Travail et du Tourisme, l'armateur Vangelis Marinakis, propriétaire des clubs de football Olympiakos et Nottingham Forest ainsi que plusieurs journalistes.

Le porte-parole du gouvernement Giannis Oikonomou a jugé dimanche que ces nouvelles publications étaient "basées sur des allégations non fondées et des récits fantaisistes, sans aucune preuve substantielle".

"Le gouvernement traite l'affaire avec un sérieux absolu, afin que la vérité éclate", a-t-il aussi assuré avant d'accuser Alexis Tsipras, leader du principal parti d'opposition Syriza (gauche radicale), d'investir dans "un plan politique toxique visant à traîner dans la boue le gouvernement".

A huit mois des élections législatives, prévues à l'été 2023, le scandale des écoutes secoue la vie politique du pays.

L'affaire avait éclaté en juillet lorsque Nikos Androulakis, député européen et chef du parti socialiste grec Pasok Kinal, avait déposé plainte, affirmant avoir été victime d'une tentative d'infection de son téléphone avec Predator.

Kyriakos Mitsotakis avait ensuite reconnu que M. Androulakis avait fait l'objet d'une surveillance mais assuré que le gouvernement grec n'avait "ni acheté, ni utilisé le logiciel" espion Predator.

Le chef du renseignement grec et le neveu et directeur du cabinet du Premier ministre dont dépendaient depuis 2019 les services secrets avaient démissionné en raison de ce scandale qualifié de "Watergate" grec par les médias.

AFP