Les habitants de Sukhna, un village bédouin au Nord de la Palestine, ont dû fuir après une attaque de colons  (Photo courtesy of Alia Malihat) (Others)

La mort récente d’un jeune garçon de 14 ans dans la colonie illégale de Malachei HaShalom a déclenché une vague d’attaques sur des villages autour de Ramallah. Les causes de la mort du jeune homme ne sont pas déterminées, mais lundi 14 avril, 50 colons ont attaqué le village de Aqraban près de Naplouse. Ils ont tué deux jeunes Palestiniens et en ont blessé un troisième. L’armée était présente, mais a laissé faire, selon l’édile local.

Ce scénario n’est pas exceptionnel, dit Human Rights Watch dans son rapport publié le 17 avril. L’organisation a enquêté sur cinq communautés palestiniennes en Cisjordanie occupée entre octobre et novembre 2023 (Khirbet Zanuta et Khirbet al-Ratheem au sud d'Hébron, Al-Qanub à l'est d'Hébron, ainsi qu'Ein al-Rashash et Wadi al-Seeq, à l'est de Ramallah).

Depuis le début de la guerre à Gaza, des colons israéliens ont agressé et torturé des Palestiniens, commis des violences sexuelles, volé leurs biens et leur bétail, menacé de les tuer, détruit des domiciles et des écoles. Ceci sous les yeux des forces de sécurité israéliennes ou avec la participation active des forces de sécurité. Des villageois de 20 communautés ont été déplacés, sans que l’armée ou la police ne leur prête assistance, affirme Human Rights Watch.

“Des colons et soldats ont déplacé des communautés palestiniennes entières, détruisant chaque foyer, avec le soutien apparent des plus hautes autorités israéliennes”, a déclaré Bill Van Esveld, directeur adjoint de la division Droits des enfants à Human Rights Watch. “Les abus en Cisjordanie se multiplient, alimentés par des décennies d’impunité et l’indulgence des alliés d’Israël”.

Il faut ajouter que les recours devant la justice israélienne sont généralement sans suite. La police israélienne a normalement juridiction sur les colons et l’armée sur les Palestiniens en territoire occupé.

L'ONU a enregistré plus de 700 attaques menées par des colons entre le 7 octobre 2023 et le 3 avril 2024, la moitié en présence de soldats en uniforme. Plus de 1 200 personnes, dont 600 enfants, qui vivaient dans des communautés rurales d'éleveurs ont été déplacées.

La situation est d’autant plus violente que le ministère israélien de la sécurité nationale a distribué des armes notamment aux colons après le 7 Octobre. Le bureau du procureur général israélien a même comptabilisé 14 000 permis de port d’armes en décembre dernier.

Human Rights Watch conclut ainsi que l’appropriation de biens, le déplacement forcé dans un territoire occupé sont des crimes de guerre. Les pays alliés d’Israël devraient suspendre leur aide militaire et l’Union européenne revoir son accord bilatéral avec l'État hébreu, comme l’Accord d’association UE-Israël et enfin il faudrait interdire le commerce avec les colonies des territoires occupés, souligne l’ONG des droits de l’homme.

Selon le ministère palestinien de la Santé, 466 Palestiniens ont été tués par des colons ou par les forces israéliennes depuis le 7 Octobre en Cisjordanie.

TRT Français et agences