Elles ont été invitées, par les organisateurs, soit la Conférence des évêques catholiques du Canada et le diocèse de Québec, à quitter les lieux avant l’arrivée du pape. (Reuters)

Deux femmes autochtones ont été expulsées, vendredi matin, à Québec, d’une rencontre entre le pape François et une délégation autochtone, ce qui a provoqué de vives réactions, ont rapporté plusieurs médias canadiens.

Les femmes, Michelle Schenandoah et Rosalie LaBillois, qui avaient été pourtant reçues par le souverain pontife, au Vatican, le printemps dernier, ont été empêchées d’accéder au siège de l’Archevêché de Québec pour assister à la rencontre du pape avec une délégation composée de survivants des pensionnats et de dirigeants de communautés autochtones.

Les deux femmes, qui s’étaient présentées à l’Archevêché avant la venue du pape, arboraient des porte-bébés traditionnels symbolisant les enfants autochtones disparus dans les pensionnats qui étaient gérés par l’Église catholique.

Elles ont été invitées, par les organisateurs, soit la Conférence des évêques catholiques du Canada et le diocèse de Québec, à quitter les lieux avant l’arrivée du pape.

La Grande cheffe de la Nation crie, Mandy Gull-Masty, a déclaré aux médias que les deux femmes “ont d'abord été assises, puis ensuite on leur a demandé de quitter les lieux”.

Ghislain Picard, chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) a, de son côté, exprimé son indignation face à ce qui s’est passé, estimant que “c'est totalement irrespectueux la manière dont ça s'est passé”.

“Une trop grande représentation de la Conférence des évêques n'a pas permis aux accompagnateurs des survivants d'assister convenablement à l'événement”, a-t-il ajouté avant de lâcher : “C'était un moment qui devait appartenir aux Autochtones”.

Réagissant par courriel envoyé aux médias après cet épisode, la Conférence des évêques catholiques du Canada et le diocèse de Québec se sont défendus en indiquant que “ces femmes ont dû partir en raison du nombre de places disponibles”.

“Des places supplémentaires ont été immédiatement offertes aux membres de la délégation mais cependant, dans un effort de prioriser les places aux survivants et survivantes, quelques invités n'ont pu être présents dans la pièce et ont été invités à attendre dans une autre pièce”, ont-ils écrit.

“Une approche similaire avait été adoptée lors des rencontres du mois de mars à Rome, avec les survivants, les gardiens du savoir et les jeunes”, ajoute le courriel explicatif.

AA