Burkina Faso: fermeture des sites d’exploitation artisanale d’or dans 20 villages du Centre-Est / Photo: Reuters (Reuters)

Il s'agit notamment des sites d’exploitation artisanale de 20 villages dans les provinces du Boulgou, du Koulpélogo et du Kouritenga dans la région du Centre-Est.

"Les autorités ont pris cette mesure au regard de la menace terroriste qui pèse sur plusieurs localités qui abritent les sites d’orpaillage", a expliqué à Anadolu Joseph Sana, artisan minier et membre du syndicat des orpailleurs de la région du Centre-Est, joint au téléphone par le correspondant d'Anadolu.

Jeudi dernier, les autorités burkinabè avaient déjà décidé de suspendre les activités d'exploitation de l'or et ordonné le déguerpissement des orpailleurs du site de Konkera (Sud-Ouest) suite à une altercation entre orpailleurs ayant fait un mort.

Depuis 2009, l’or est devenu le premier produit d’exportation du Burkina Faso, devançant le coton et classant le pays parmi les plus grands producteurs d’or d’Afrique, à côté de l'Afrique du Sud, du Ghana et du Mali.

D’une production de 5,6 tonnes d’or en 2008, le pays a exporté 66,858 tonnes en 2021 avec une contribution au budget de l’Etat qui s’est fortement améliorée ces dernières années passant de 8,912 milliards de FCFA (13 322 231 de dollars) en 2008 à 322 milliards de FCFA (536 219 805 de dollars) en 2020, selon les données du ministère en charge des mines.

A côté de l’exploitation industrielle d’or, celle artisanale a connu un développement notable ces dernières années avec une explosion du nombre de sites au Burkina Faso.

En 2018, l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS) dénombrait plus de 800 sites dont plus de 600 actifs qui emploient près de trois millions de personnes.

Cet engouement vers l’exploitation artisanale de l’or s'accompagne d'effets néfastes sur l’environnement notamment la déforestation et la pollution, les éboulements meurtriers et les accidents liés aux explosifs utilisés sur ces sites.

En outre les conflits entre détenteurs de permis d'exploitation industrielle d'or et artisans miniers sont fréquents.

Le secteur minier burkinabè, moteur de l’économie nationale, fait face à l’insécurité qui a engendré l’arrêt de production de certaines mines.

AA