Biden se dit préparé à un essai nord-coréen et dit "bonjour" à Kim (AP)

Le président américain Joe Biden s'est déclaré dimanche à Séoul "préparé" à un éventuel essai nucléaire par la Corée du Nord, mais a réaffirmé sa disposition à un dialogue avec un singulier message à Kim Jong-un, peu avant de partir pour le Japon.

"Nous sommes préparés à tout ce que la Corée du Nord peut faire", a-t-il assuré, se disant "pas inquiet" face à un éventuel essai nucléaire.

Interrogé par un journaliste qui lui demandait s'il avait un message pour le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, le président a répondu par un laconique: "Bonjour. Point final".

Une façon de faire savoir que Washington reste ouvert au dialogue avec la Corée du Nord, même en l'absence de réciprocité.

Les pourparlers avec Pyongyang sont au point mort depuis l'échec d'un sommet en 2019 entre M. Kim et le président américain de l'époque Donald Trump.

M. Biden a quitté la Corée du Sud dimanche en début d'après-midi en direction du Japon, autre grand allié des Etats-Unis dans la région et deuxième étape de sa première tournée en Asie en tant que président.

A Séoul, il a fait connaissance avec son homologue Yoon Suk-yeol, un conservateur pro-américain arrivé au pouvoir début mai. Les deux chefs d'Etat ont évoqué une intensification de leurs exercices militaires conjoints afin de contrer les "bruits de sabre" de Kim Jong-un.

Contrer une "attaque nucléaire"

M. Yoon a également évoqué le déploiement par les Etats-Unis dans son pays de "moyens stratégiques" pour contrer "une attaque nucléaire". Ces moyens devraient inclure "des avions de chasse et des missiles, contrairement au passé où nous ne pensions qu'au parapluie nucléaire pour la dissuasion", a-t-il précisé.

Tout déploiement d'armements de ce type, ou toute intensification des exercices militaires conjoints, risque de mettre en colère Pyongyang qui considère ces manœuvres comme des répétitions générales d'invasion.

Les services de renseignement sud-coréens ont averti que la Corée du Nord avait terminé des préparatifs pour réaliser un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis cinq ans. Il n'est pas exclu que cet essai se produise avant la fin de la visite du président américain en Asie.

Ajoutant aux incertitudes, la Corée du Nord, dont la population n'est pas vaccinée contre le Covid-19, fait actuellement face à une flambée épidémique, avec près de 2,6 millions de cas et 67 morts, selon les derniers chiffres officiels.

Démocraties et autocraties

Signe des ambitions américaines dans la région, M. Biden a évoqué, lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Yoon, une "compétition mondiale entre les démocraties et les autocraties" et a déclaré que la région Asie-Pacifique était, dans cette compétition, un champ de bataille essentiel.

"Nous avons longuement parlé de la nécessité de faire en sorte que (cette coopération) ne se limite pas aux Etats-Unis, au Japon et à la Corée, mais qu'il englobe l'ensemble du Pacifique, du Pacifique Sud et de l'Indo-Pacifique.

Je pense que (ce voyage) est une opportunité", a déclaré M. Biden.

La Chine est le principal rival des Etats-Unis dans cette lutte géopolitique.

Avant de quitter Séoul, le président américain a rencontré le patron du constructeur automobile Hyundai pour célébrer la décision du géant d'investir 5,5 milliards de dollars dans une usine de véhicules électriques en Géorgie, dans le Sud des Etats-Unis.

Il a aussi rendu visite à des soldats américains et sud-coréens avec M. Yoon, signe de "la nature véritablement intégrée" de l'alliance économique et militaire des deux pays, selon un haut responsable de la Maison Blanche.

Au Japon, il rencontrera lundi le Premier ministre Fumio Kishida et l'empereur Naruhito avant la réunion du Quad mardi, un format diplomatique qu'il se fait fort de relancer et qui rassemble les Etats-Unis, le Japon, l'Inde et l'Australie.

Le président y dévoilera une nouvelle initiative américaine pour le commerce dans la région.

TRT Français et agences