Affaire Hedi: le policier auteur du tir de LBD reste en détention / Photo: AFP (AFP)

Entendu dans la matinée par la chambre de l’instruction de la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence, le mis en cause avait reconnu avoir fait usage de son flashball en direction d’Hedi, ce qu’il avait formellement nié dans un premier temps, prétendant ne pas se reconnaître sur les images de vidéosurveillance.

"Les faits sont graves et avérés" a déclaré l’avocat de la victime, Jacques Antoine Preziosi, dans une déclaration à la presse à la sortie de l’audience.

Le conseil considère que "cette incarcération va dans le sens de la justice" et ne relève "pas d’un acharnement contre la police".

Cette décision intervient alors que le journal Le Monde révélait dans la matinée, certains éléments accablants recueillis dans le cadre de l’enquête visant à établir les faits avec précision.

Ainsi, selon le quotidien, la vidéosurveillance a permis d’établir qu’Hedi a reçu, après le tir de LBD, "violent coup de pied (...) au niveau des mollets ou des chevilles, ce qui faisait chuter le jeune homme au sol. Ce dernier se retrouvait alors en position assise, entouré de plusieurs policiers".

Il a ensuite reçu "une gifle ou un coup de poing au visage ou sur la tête", puis à nouveau "coup de pied dans les jambes" et un autre aux fesses avant de s’effondrer, inconscient, tandis que les policiers à l’origine des faits disparaissaient des radars.

Dans cette affaire, quatre policiers sont mis en examen pour des faits de "violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme".

Pour rappel, dans la nuit du 1er au 2 juillet, les révoltes urbaines ont donné lieu à des heurts particulièrement violents notamment dans le secteur du Vieux-Port, comme l’a constaté la correspondante d’Anadolu sur place.

Alors qu’il rentrait chez lui après avoir terminé le travail, Hedi, 22 ans, a été violemment passé à tabac et visé par un tir de flashball qu’il a attribué à des policiers en civil.

Laissé pour mort, il a pu être pris en charge à l’hôpital grâce à son ami présent sur place, et être ensuite opéré.

Dans la même nuit, Mohamed Bendriss, un ressortissant algérien de 27 ans, a été tué par un tir de flashball après avoir filmé un contrôle de police à proximité du Vieux-Port.

AA