Une fusillade a éclaté, le 24 septembre, près de la frontière du Kosovo causant la mort d'un policier et en blessant un autre. / Photo: AFP (AFP)

Le Kosovo affirme détenir la preuve que la Serbie tentait d'annexer sa région septentrionale et que les auteurs des récents attentats s'y préparaient depuis longtemps dans des bases militaires.

"Cette organisation terroriste n'avait qu'un seul but : l'annexion du nord de la République du Kosovo", a affirmé le ministre de l'intérieur, Xhelal Svecla.

"Pour atteindre cet objectif, les institutions serbes ont organisé leurs capacités militaires, logistiques et financières", a déclaré M. Svecla lors d'une conférence de presse dans un camp de police de la ville de Mitrovica, dans le nord du pays.

Selon M. Svecla, le président serbe Aleksandar Vucic, le ministre de la Défense Milos Vucevic et le chef d'état-major de l'armée Milan Mojsilovic étaient directement impliqués dans cette tentative.

"Le président serbe a cherché à nier toute implication de son gouvernement dans la planification et l'exécution de l'attaque du 24 septembre, mais les documents que nous avons publiés précédemment et les images que nous publierons aujourd'hui sont des preuves irréfutables de l'implication des structures militaires et de l'État dans cette organisation", a-t-il déclaré.

Le spectre ethnique

Le 24 septembre, un affrontement a éclaté dans le village de Banjska, dans le nord du Kosovo, près de la frontière serbe, lorsqu'un groupe de Serbes armés a bloqué un pont avec deux camions. Une fusillade a éclaté après que le groupe a ouvert le feu sur la police, causant la mort d'un policier et en blessant un autre.

Un grand renfort de sécurité a été dépêché dans la région et le poste frontière de Brnjak, entre le Kosovo et la Serbie, a été fermé.

Les forces de maintien de la paix de l'OTAN ont été déployées, y compris un groupe de renforts turcs supplémentaires.

La région est le théâtre de troubles depuis le mois d'avril, lorsque les Serbes locaux ont boycotté les élections dans le nord du Kosovo, suivis par des manifestations contre l'élection de maires d'origine albanaise.

Les Albanais constituent de loin le groupe ethnique le plus important au Kosovo, suivis par les Serbes, dont la moitié environ vit dans le nord du pays.

Bruits de bottes à la frontière

La semaine dernière a vu un "important déploiement militaire serbe le long de la frontière avec le Kosovo", indique le Conseil national de sécurité des États-Unis, dont le porte-parole a qualifié ce déploiement de "développement très déstabilisant".

Samedi, le Kosovo a appelé la Serbie à retirer ses troupes.

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a écrit vendredi sur X que "les Alliés de l'OTAN se sont réunis aujourd'hui et ont exprimé leur profonde inquiétude au sujet des tensions dans le nord du Kosovo".

M. Vucic a ensuite nié que la Serbie s'engageait dans un renforcement militaire le long de la frontière avec le Kosovo.

"Une campagne de mensonges [...] a été lancée contre notre Serbie", a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Instagram dimanche.

"Ils ont beaucoup menti sur la présence de nos forces militaires... En fait, ils sont dérangés par le fait que la Serbie possède ce qu'ils décrivent comme des armes sophistiquées", a-t-il ajouté.

Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008 et a été reconnu par de nombreux pays, dont la Turquie. Belgrade n'a jamais reconnu le Kosovo et affirme que son territoire fait toujours partie de la Serbie.

TRT Français et agences