C’est par une liste de non-faits marquants que se distinguent les célébrations officielles du 14 juillet cette année en France. Certains dictés par des contraintes logistiques, d’autres par cette déveine politique qui hante le deuxième mandat de Macron.
La traditionnelle allocution présidentielle de la fête nationale a été rayée du programme. L’Élysée avait annoncé que le président de la République ne prendrait pas la parole le 14 juillet , mais qu’il s'exprimera "dans les prochains jours" à l’occasion du bilan des 100 premiers jours du second quinquennat.
Le président Macron avait, en effet, donné rendez-vous le jour de la fête nationale pour "un premier bilan" lorsqu’il avait décrété, le 17 avril, "cent jours d'apaisement" et "d'action" pour clore la crise des retraites.
Macron brandit la "plus grande détermination"
Le contexte politique tendu suscitait, il est vrai, des interrogations quant à la réduction au strict minimum des festivités marquant cette occasion. Le président Macron a saisi l’occasion d’une conférence de presse à Vilnius (Lituanie), où il participait au sommet de l’Otan, pour mettre en garde contre d’éventuels "débordements" et menacer d’agir "avec la plus grande détermination".
Il répondait à une question sur la situation sécuritaire en France la veille de la fête nationale, une semaine après la vague de violences urbaines déclenchées par la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier.
Se voulant rassurant, le président a affirmé que le calme était complètement restauré tout en appelant à la vigilance, tandis que les médias français et les réseaux sociaux faisaient état d’appels aux protestations lors des célébrations du 14 juillet .
"Je le dis avec beaucoup de calme et de détermination, le calme est une condition à tout et le respect de l'ordre républicain (...) doit être respecté partout", a assuré Macron, avant de nuancer : "s'il y avait quelque débordement, nous interviendrions avec la plus grande détermination pour que l'ensemble de nos concitoyens puisse vivre dans le calme".
Sécurité maximale
Dans le même esprit, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé le déploiement d'un "dispositif exceptionnel" de 45.000 policiers et gendarmes pour prévenir tout incident lors de la Fête nationale.
Un total de 130.000 "policiers, gendarmes et agents" sont mobilisés, du 13 juillet au soir au 15 au matin, ainsi que 40.000 sapeurs-pompiers par nuit, a indiqué le ministre.
En outre, à travers l’ensemble du territoire français, les services du transport public urbain s’arrêteront plus tôt que d’habitude, sauf quelques exceptions.
Un 14 juillet, sans feux d’artifice
Mais que serait l’ambiance féérique du 14 juillet sans ses fameux feux d’artifice? Cette année encore une bonne partie de communes a décidé de les bannir, optant pour la prudence.
Le gouvernement a ainsi interdit, jusqu’au 15 juillet 2023, "la vente, le port, le transport et l’utilisation d’articles pyrotechniques et artifices de divertissement sur l’ensemble du territoire national". Seuls sont exclus les professionnels qui, selon les termes de la Première ministre Elisabeth Borne, "organiseront les feux d’artifice dans les communes".
Les motifs avancés sont, bien entendu, la volonté de "prévenir les risques de troubles graves à l’ordre public au cours des festivités du 14 juillet". La vague de violences urbaines continue de maintenir les autorités sur le qui-vive, il est vrai, mais il y a aussi la vague de sécheresse qui frappe une large partie de la France et rend les risques d’incendies plus élevés.