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France: deux inculpations dans le casse du Louvre, les bijoux toujours introuvables
Deux hommes soupçonnés d'avoir participé au spectaculaire casse du musée du Louvre, à Paris, ont été inculpés et écroués mercredi soir, mais les bijoux restent introuvables. Cinq nouvelles interpellations, dont un principal suspect, ont eu lieu.
France: deux inculpations dans le casse du Louvre, les bijoux toujours introuvables
Une vue du siège de la Brigade de répression du banditisme et de la Direction régionale de la police judiciaire de Paris, à Paris, le 26 octobre 2025. / AFP
il y a 13 heures

Ces deux hommes âgés de 34 et 39 ans, qui avaient été interpellés samedi soir, ont été mis en examen pour "vol en bande organisée, et pour association de malfaiteurs en vue de commettre un crime" et placés en détention provisoire, a annoncé dans la soirée le parquet de Paris. 

"Le seul et unique commentaire que l'on peut vous donner ce soir, c'est qu'il existe un décalage qui est abyssal entre le caractère extraordinaire de ce dossier et la personnalité tout à fait ordinaire de notre client", ont déclaré à des journalistes les avocats du suspect de 34 ans, Réda Ghilaci et David Bocobza.

Les avocats du second mis en cause n'ont pas souhaité s'exprimer.

Les deux trentenaires ont "partiellement reconnu les faits", a indiqué la procureure de Paris Laure Beccuau lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi. Ils sont soupçonnés d'être ceux qui ont "pénétré dans la galerie d'Apollon pour s'emparer des bijoux", a-t-elle précisé.

La procureure a ajouté que "rien ne permet à ce stade d'affirmer que les malfaiteurs auraient bénéficié d'une complicité quelconque au sein du musée".

En revanche, "nous n'excluons pas la possibilité" d'un groupe beaucoup plus large que les quatre malfaiteurs repérés par les caméras de surveillance, a-t-elle dit.

Du reste, Cinq nouvelles interpellations, dont un principal suspect, ont eu lieu dans le cadre de l'enquête sur le casse du Louvre.

"L'un d'entre eux était effectivement un des objectifs des enquêteurs, on l'avait dans le viseur", a précisé la procureure, ajoutant que les bijoux, estimés à 88 millions d'euros, n'ont toujours pas été retrouvés.

- "Bijoux invendables" -

Les bijoux "ne sont pas encore en notre possession. Je veux garder l'espoir qu'ils seront retrouvés et pourront être rendus au musée du Louvre et plus largement à la nation", a dit Mme Beccuau.

"Ces joyaux sont dorénavant bien évidemment invendables. Pour rappel, (...) quiconque les achèterait se rendrait coupable à son tour de recel de ce crime", a-t-elle souligné, avant de lancer : "Il est encore temps de les restituer".

Les deux hommes vivent à Aubervilliers, une banlieue populaire en région parisienne. 

L'un des deux a été interpellé samedi soir à l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle, alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour l'Algérie "sans billet de retour pour la France". Âgé de 34 ans, il est de nationalité algérienne et vit en France depuis 2010. Il est déjà connu des services de police et de justice pour des faits relevant essentiellement de la délinquance routière, et un fait de vol, selon la procureure.

Le second, âgé de 39 ans, a été interpellé à proximité de son domicile. "Rien ne permet d'affirmer qu'il était en partance pour l'étranger", a indiqué la procureure. Il est déjà connu pour des faits de vols aggravés.

Mme Beccuau a souligné le travail "jour et nuit" de la centaine d'enquêteurs et magistrats impliqués sur ce dossier.

Le butin de ce casse rocambolesque, qui a fait le tour de la planète, est estimé à 88 millions d'euros, avait-t-elle indiqué auparavant.

Vers 09H30 le 19 octobre, les membres du commando avaient installé un camion-élévateur au pied du musée, sur un quai qui borde la Seine, et deux d'entre eux, visages masqués, s'étaient hissés avec une nacelle jusqu'à la galerie Apollon.

- Sécurité en question -

Après avoir brisé une fenêtre et les vitrines contenant les bijoux à l'aide de disqueuses, les voleurs étaient repartis à bord de deux scooters conduits par leurs complices.

Le cambriolage avait duré en tout moins de huit minutes.

Dans leur fuite, les malfaiteurs ont laissé tomber la couronne de l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, qui a été abîmée.

La directrice du Louvre a fait savoir "combien il serait délicat" de la restaurer, a noté Mme Beccuau

En RelationTRT Français - Cambriolage du Louvre: la présidente du musée reconnaît des failles de sécurité

L'affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, un des musées les plus visités du monde.

Elle a débouché sur un premier bras de fer. Le nouveau préfet de police de Paris, Patrice Faure, s'est dit mercredi "fermement opposé" à l'installation d'un commissariat au sein du Louvre, demandée par la présidence du musée après le cambriolage.

Le président de la commission de la culture du Sénat, Laurent Lafon, a estimé, mardi, à l'issue d'une visite des installations de sûreté du Louvre, que la sécurité de l'établissement n'était "pas conforme à ce qu'on peut attendre d'un musée aujourd'hui".

La ministre de la Culture Rachida Dati s'est dite, mercredi, "dans l'attente" des conclusions de l'enquête administrative sur la sécurité du musée, devant être dévoilées dans la soirée.

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SOURCE:TRT français et agences