Paris aurait averti Kiev contre une possible trahison américaine dans les négociations de paix
Dans une conversation entre dirigeants européens retranscrite par le Spiegel, Emmanuel Macron aurait prévenu Volodymyr Zelensky d’une possible trahison américaine dans les négociations de paix.
Le président français Emmanuel Macron a averti les dirigeants européens que les États-Unis pourraient trahir l'Ukraine lors des négociations avec la Russie, ont rapporté les médias allemands.
Le magazine Der Spiegel a publié dans un article la transcription confidentielle d'une conversation téléphonique qui a eu lieu lundi entre des dirigeants européens. Ces derniers discutaient des efforts diplomatiques du président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre.
"Il est possible que les États-Unis trahissent l'Ukraine sur la question territoriale, en l'absence de garanties de sécurité claires", a déclaré Macron lors de cet appel, selon la transcription en anglais obtenue par le magazine jeudi.
Il existe un "grand danger" pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, aurait-il averti.
L'Élysée dément les termes utilisés par Emmanuel Macron
Plusieurs participants ont confirmé à Der Spiegel que la conversation avait bien eu lieu.
Deux participants ont déclaré que le contenu était fidèlement retranscrit, tout en refusant de confirmer des citations précises, invoquant la confidentialité de l'appel.
La présidence française a cependant contesté ces propos, affirmant que Macron n'avait pas utilisé ces termes.
"Le président ne s'est pas exprimé en ces termes", a déclaré l'Élysée en réponse à une question sur ces informations.
L'Élysée a refusé de donner des détails sur les propos exacts tenus par Macron.
Envoyés américains discutant à nouveau avec Poutine
Der Spiegel a affirmé que, lors de cet appel téléphonique, le chancelier allemand Friedrich Merz avait également exprimé son inquiétude quant à l'administration Trump et avait indiqué à Zelensky qu'il devait se montrer "extrêmement prudent" dans les jours à venir.
"Ils jouent un jeu, avec vous comme avec nous", aurait déclaré Merz, faisant apparemment référence aux deux envoyés américains, Steve Witkoff et Jared Kushner, gendre de Trump, qui auraient élaboré le plan en 28 points avec leurs homologues russes.
Le plan initial comportait des éléments controversés, tels que la cession par l'Ukraine de territoires supplémentaires à la Russie, la limitation de ses effectifs militaires et l'abandon formel de sa candidature à l'Otan.
Plusieurs aspects du plan ont été revus à la suite de discussions entre diplomates américains, ukrainiens et européens à Genève à la fin du mois dernier.
Mardi, l'envoyé spécial américain Witkoff et le gendre du président Trump, Jared Kushner, se sont entretenus à Moscou avec le président russe Vladimir Poutine afin de discuter d'un plan révisé pour mettre fin à la guerre qui oppose la Russie et l'Ukraine depuis près de quatre ans.