Netanyahu se rend aux États-Unis pour des discussions avec Trump

Cette visite est la sixième du genre entre les deux dirigeants depuis janvier, alors que les tensions continuent de couver dans la région.

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Netanyahu / Reuters

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rend ce dimanche en Floride pour un entretien à forts enjeux avec le président américain Donald Trump sur la poursuite de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza et d’autres dossiers régionaux. 

Bien que la Maison-Blanche n’ait pas confirmé l’horaire exact, la rencontre devrait avoir lieu lundi dans la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago.

Le déplacement de Netanyahu intervient alors que l’administration Trump et les médiateurs régionaux tentent de faire avancer la deuxième étape du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, un processus qui progresse lentement.

Le calendrier de cette rencontre est “très significatif”, a déclaré Gershon Baskin, coprésident de la commission de consolidation de la paix de l’Alliance pour deux États, qui a participé à des négociations indirectes avec le Hamas.

“La première phase est pratiquement terminée, il reste un otage israélien décédé que le Hamas a des difficultés à localiser”, a-t-il indiqué à l’AFP.

La deuxième phase du cessez-le-feu

Le Hamas et Israël s’accusent mutuellement de violations répétées du cessez-le-feu, et les médiateurs craignent que les deux parties ne cherchent à gagner du temps.

La deuxième phase prévoit le retrait d’Israël de positions clés à Gaza, la prise de contrôle du territoire par une autorité palestinienne intérimaire et le déploiement d’une Force internationale de stabilisation (ISF).

Le désarmement du Hamas est également attendu, un point particulièrement sensible du processus.

Le média américain Axios a rapporté, citant des responsables de la Maison-Blanche, que les discussions pourraient ouvrir la voie à la mise en place d’un gouvernement palestinien technocratique à Gaza et au déploiement de l’ISF.

Axios indique également que de hauts responsables de l’administration Trump expriment une exaspération croissante, estimant que Netanyahu a pris des mesures “visant à saper le fragile cessez-le-feu et à bloquer le processus de paix”.

“De plus en plus de signes montrent que l’administration américaine commence à se sentir frustrée par Netanyahu”, a confié Yossi Mekelberg, expert du Moyen-Orient au centre de réflexion londonien Chatham House.

“La question est de savoir ce qu’elle compte faire, car la deuxième phase est actuellement au point mort”, a-t-il ajouté.

Des observateurs mettent en garde contre le risque qu’un enlisement du processus n’affaiblisse la stabilité régionale et la crédibilité des efforts de médiation menés par les États-Unis.

Iran, Liban et Syrie

Le quotidien israélien Yedioth Ahronoth a rapporté, mercredi, que d’autres sujets majeurs figurent à l’ordre du jour, notamment le programme balistique iranien, les arrangements sécuritaires entre Israël et la Syrie, ainsi que le rôle du Hezbollah au Liban.

Benjamin Netanyahu a menacé l’Iran d’une “réponse très sévère” en cas d’attaque militaire contre Tel-Aviv.

“Toute action contre Israël entraînera une réponse extrêmement sévère”, a-t-il averti.

Les tensions entre Israël et l’Iran se sont intensifiées ces derniers jours, Israël accusant Téhéran d’accélérer la production de missiles balistiques.

Israël a lancé une attaque non provoquée contre Téhéran le 13 juin, visant des sites militaires, nucléaires et civils, ainsi que de hauts responsables militaires et des scientifiques du nucléaire.

Par ailleurs, Israël et le Liban sont parvenus à un cessez-le-feu en novembre 2024 après plus d’un an d’affrontements transfrontaliers qui ont fait plus de 4 000 morts et 17 000 blessés.

Ce conflit était lié à la guerre menée par Israël à Gaza depuis octobre 2023.

Malgré la trêve, Israël a mené près de 700 frappes aériennes sur le territoire libanais depuis le 27 novembre, faisant au moins 340 morts et plus de 940 blessés, selon les autorités sanitaires libanaises.

Les forces israéliennes ont également mené des incursions quasi quotidiennes dans le sud de la Syrie ces dernières semaines, notamment dans la province de Qouneitra, procédant à des arrestations, installant des points de contrôle et détruisant des zones forestières, des actions qui ont alimenté une colère croissante au sein de la population locale.

Selon des données du gouvernement syrien, Israël a mené depuis décembre 2024 plus de 1 000 frappes aériennes en Syrie ainsi que plus de 400 incursions transfrontalières dans les provinces du sud.